C'est un verrier de grand talent, dont les oeuvres se font rares en salle des ventes. Découvrons ensemble le verrier Eugène Michel, né à Lunéville en 1848.
Une tradition familiale en Lorraine
L’art verrier s’est développé dès le XVe siècle en Lorraine.
Autrefois, ce métier, cette passion, se transmettait de génération en génération.
Saviez-vous que les premiers verriers étaient nomades ? Nous vous avions déjà conté l’histoire du maître-verrier dans cet article.
Cette tradition familiale est illustrée par Eugène Michel. Dès son plus jeune âge, il est initié par son père au métier du verre, lui-même tailleur et graveur à Lunéville.
Par la suite, Eugène Michel prend la direction des cristalleries de Baccarat, où il perfectionne ses compétences de graveur.
Il fait également escale dans l’atelier de Charles Gallé (père d’Émile Gallé), avant de rejoindre Eugène Rousseau à Paris, marchand et artiste de renom.
Eugène Michel est embauché par Eugène Rousseau
À seulement 19 ans, Eugène Michel est repéré par le marchand et éditeur Eugène Rousseau, qui lui communique le goût des arts du Japon et de la Chine.
Le japonisme, cette fascination des Occidentaux pour les arts et la culture du Japon, s’exprimera dès ses débuts à travers l’un des services iconiques d’Eugène Rousseau, portant son nom.
Ce service rencontrera un très grand succès à l’Exposition Universelle de 1867.
C’est ainsi que les différents décors issus de l’Art nouveau s’inspirent de l’exemple du Japon.
Ce pays, longtemps ignoré du monde occidental, va connaître un intérêt croissant grâce à l’ouverture aux échanges commerciaux au milieu du XIXe siècle (notamment avec le traité commercial signé en 1858 entre la France et le Japon).
Eugène Michel, alors graveur décorateur, ne va pas échapper à cette nouvelle esthétique.
À Paris, la Ville Lumière, et sous la gouverne de Rousseau, il grave et décore une grande série de verrerie.
À partir de 1885, Eugène Michel travaille pour le successeur de Rousseau, Ernest Léveillé.
En effet, ce dernier fait l’acquisition en 1885 de la maison E.Rousseau, et exploite le fonds de 1886 à 1890 sous le nom de « Maison Rousseau et Léveillé réunies ».
Léveillé n’est pas simplement un marchand, c’est également un créateur.
Il fait exécuter ses vases selon des indications très précises. Eugène Michel sera l’un de ses verriers favoris, produisant des modèles craquelés et gravés sur trois couches.
Les vases d'Eugène Michel s'inspirent du naturalisme
L’expression florale sera au coeur de chaque création, signature de l’Art nouveau.
Sous la gouverne de Léveillé, Eugène Michel expose à la Société nationale des beaux-arts de 1892.
Il participe également à l’Exposition universelle de 1900 et présente plusieurs verreries à la Société des artistes français en 1902, 1903 et 1904.
Michel s’illustre sur des vases présentant plusieurs couches de verre coloré, sur lesquels il grave en haut relief son décor.
À sa mort en 1904, sa veuve, Adèle Eugènie, continue de diriger l’atelier, jusqu’en 1910, date à laquelle il est racheté par le graveur Parot.
L’atelier devient « L. Parot succ. Michel »
Quelles sont les signatures d'Eugène Michel ?
Malheureusement, toutes les créations d’Eugène Michel ne sont pas signées.
Certaines présentent une signature gravée à la roue ou à la pointe :
- E. Michel
- EM
- Toy & Léveillé
- HG Le Rosey Paris
- Le Rosey XI rue de la Paix/Paris
- L’Escalier de Cristal
- L’Escalier de Cristal Paris
- E. ENOT
- Ed. Enot Paris
- Ed. Enot 13 Rue Pyramides Paris
Afin de découvrir un plus grands nombres d’oeuvres réalisées de la main d’Eugène Michel, nous vous invitons à suivre ce lien.