Il est temps de vous présenter Théophile Caille, avec qui nous collaborons depuis tout juste un an. Verrier au chalumeau à Nancy, ses créations singulières font le bonheur des hommes, mais aussi des femmes !
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1) As-tu toujours eu la vocation de devenir artisan ?
Pas spécialement, j’ai orienté mes études vers la chimie.
J’aimais bien comprendre comment tout ce qui nous entour fonctionne. C’est plus tard que j’ai eu un déclic et une envie de créer quelque chose de mes mains.
2) Quel fut ton premier contact avec le monde de l'art verrier ?
En cours de chimie, le professeur nous a fait étiré des capillaires, on devait faire fondre des tubes en verre dans la flamme d’un bec bunsen pour les étirer.
Le prof s’y est repris a plusieurs fois pour me faire retourner à ma paillasse.
3) Quelle formation as-tu suivie ?
J’ai quitté ma filière « chimie » pour faire un apprentissage à la canne dans les cristalleries de Baccarat.
Le travail à la chaîne et la perspective de travailler en usine ne me plaisait pas, ils ne voulaient pas non plus former un apprenti qui ne resterait pas, nous nous sommes rapidement séparés.
J’ai juste après fait un stage chez un verrier au chalumeau pour apprendre les bases de cette discipline, et depuis j’apprends tous les jours.
4) On sait que tu aimes tester de nouvelles techniques. Combien de temps consacres-tu à la création ?
C’est assez variable, c’est par période, il y a des projets qui peuvent mettre plus d’un an à voir le jour (et je ne parle pas de ceux que vous ne verrez jamais), pour d’autres le déclic est assez rapide et en deux jours tout un processus de fabrication est créé.
Finalement le plus dur à mettre en place n’est pas la maîtrise technique du verre, mais la théorie pour arriver à ses fins en respectant les contraintes du verre.
Je peux passer plusieurs jours voir semaines à réfléchir à une pièce avant d’avoir tout le procédé en tête pour commencer.
5) Quel est le produit dont tu es le plus fier ?
Pour l’instant je suis très content et fier de la série des gros cristaux dont fait parti celui qui illustre l’article.
Et je suis déjà content des prochaines modifications à venir qui vont pousser la technique du chalumeau encore un peu plus loin.
De manière générale le verre est plein de contraintes techniques, et chaque discipline s’en accommode à sa façon, c’est en allant repousser mes limites dans le verre au chalumeau que je prend le plus de plaisir
6) Peux-tu nous expliquer la fabrication de la sulfure qui illustre cet article
Je pars de grosses barres en verre que je fonds dans la flamme de mon chalumeau.
Le travail à chaud se divise en deux étapes, une pour créer la base noire aux allures minérales, l’autre pour le verre transparent qui laissera apparaître le décor.
Selon le décor que je décide de faire c’est sur l’une ou l’autre des parties que je vais travailler le décor (feuille d’or, d’argent, vapeurs d’or, d’argent, sablage, frittes…).
Après cette étape j’ai une pièce toute en rondeur, il faut encore la tailler, en beaucoup d’étapes, en allant d’une ébauche grossière jusqu’au défumage au cérium qui donnera au verre toute sa brillance.
7) Où peut-on voir tes créations ?
En Lorraine mes créations sont visibles à l’office du tourisme, sur rendez-vous vous pouvez aussi les voir directement à l’atelier.
Des boutiques en France et à l’étranger présentent aussi mes produits, certaines sur quelques mois, d’autres en permanence.
Je me déplace aussi régulièrement dans des salons dédiés aux métiers d’art pour vous montrer mes dernières nouveautés, comme à Résonances Strasbourg.
Rendez-vous sur sa boutique en ligne => www.theophilecaille.com