De l’armistice du 22 juin 1940 à la Libération en 1944, la résistance française est l’un des points marquants de l’histoire de France. Elle désigne l’ensemble des mouvements de lutte contre l’Axe durant la Seconde Guerre mondiale.
Dans notre article intitulé : « Croix de Lorraine », nous avons vu que ce motif fut choisi comme symbole de la Résistance par le général de Gaulle. Découvrons à présent les dates clefs de cette résistance française.
La résistance française est la lutte qui a mené à la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie pendant la Deuxième Guerre mondiale. Elle comprend plusieurs actions militaires et des actions civiles.
Envie d’en savoir un peu plus sur cette victoire des Alliés sur l’Axe ?
Ne manquez pas notre sur la date gravée à jamais dans les mémoires de France, celle du 8 mai 1945.
1940 : les débuts de la résistance intérieure française : figure emblématique et héros de la lutte
Durant la Seconde Guerre mondiale, alors qu’elle était en pleine guerre contre l’Allemagne hitlérienne depuis le 3 septembre 1939, la France se retrouve envahie par les troupes allemandes le 10 mai 1940.
Le 18 juin 1940, alors que les armées françaises sont impuissantes face à l’invasion allemande, le général de Gaulle lance un Appel depuis les studios de la chaîne BBC à Londres.
Cet appel avait pour but d’inviter ses compatriotes présents sur le territoire britannique à continuer la lutte et à tenir le coup.
Il évoque pour la première fois la « flamme de la résistance française ».
Bien que la presse régionale ait diffusé l’Appel un peu partout dans le pays, il eut peu d’effet sur la population durant les premiers mois de l’Occupation du territoire par les Allemands.
Sans doute à cause de l’ampleur de la défaite, mais aussi de la confiance que les habitants portaient à l’égard du Maréchal Pétain, le nouveau chef du gouvernement de l’époque.
Après l’émission de l’Appel du 18 juin 1940, seule une poignée de personnalités dite méritante est entrée en résistance. Ce fut notamment le cas de Jean Moulin, du préfet d’Eure-et-Loir…
Pour amener tous les Français à le rejoindre, le général de Gaulle part pour Londres en octobre 1941. Son objectif était de trouver une aide pour développer son plan de résistance intérieure.
Pendant que Jean Moulin tente de trouver sa voie, la résistance intérieure française se forme petit à petit sous l’influence des personnalités isolées telles que Henri Frenay.
Il s’agit du jeune officier dévoué à la cause du maréchal Pétain qui a créé un mouvement clandestin appelé « le Mouvement de libération nationale ».
Après un regroupement de plusieurs mouvements, le mouvement Combat voit le jour.
Ce mouvement avait pour but de protéger la zone dite « libre » : une zone non occupée par les troupes allemandes et dirigées par une administration française théoriquement indépendante dont le siège se trouve à Vichy.
Combat comptait plusieurs dizaines de milliers de partisans français et près de 200 permanents. Parmi eux se trouvait la femme émérite du nom de Bertie Albercht.
En plus d’être l’amie personnelle de Henri Frenay, cette dernière était une infirmière protestante reconnue.
Encore très limité dans ses objectifs et moyens de lutte, le mouvement mène des filières d’évasion vers la Suisse et l’Espagne.
À lire aussi : l’Appel du 18 juin 1940 en cinq étapes clefs.
1941 : la résistance française prend un tout nouveau départ et revêt un grand symbole
Au milieu de l’année 1941, la résistance intérieure française s’est vue prendre un nouveau départ à l’issue de l’invasion de l’URSS par la Wehrmacht.
Les communistes français, jusque-là tenus au respect des termes mentionnés dans le pacte de non-agression concluent par Staline et Adolf Hitler, s’adonnent à la clandestinité.
Ces derniers refusaient encore l’adhésion aux mouvements pionniers comme Combat et préféraient créer leurs propres réseaux.
Pour rappel : les communistes français avaient pour but d’affronter les ennemis en face.
Le 21 août 1941, Pierre Georges, un militant communiste âgé de 22 ans et futur « colonel Fabien », se rendit au métro Barbès et tue le premier allemand qui croise sa route sur le quai.
Face aux attentats qui ne cessent de croître, les Allemands plongent dans le cycle répressif.
Le 29 août 1941, les Allemands exécutent Honoré d’Estienne d’Orves et ses compagnons après le jugement.
Le 22 octobre 1941, 27 otages communistes se sont retrouvés fusillés après un attentat contre un officier allemand à Chateaubriand, en Bretagne.
C’est ainsi que les envahisseurs allemands sont tombés dans le piège des communistes et ont attisé la colère de la population française.
Les Français se sont par la suite radicalisés d’un côté comme de l’autre. À cela s’ajoutent les nombreuses dénonciations anonymes à la police française et à la police allemande.
1942 : les Alliés reprennent la main sur Londres
Le général de Gaulle est venu dénoncer l’intervention militaire inefficace sur les attentats à Londres.
Le 2 janvier 1942, Jean Moulin tente de rassembler la Résistance et s’entretient avec Henri Frenay. Il poussa ce dernier à rejoindre le camp du général de Gaulle.
Le 11 novembre 1942, la situation empire avec l’occupation de la zone sud par les Allemands.
Avant l’entrée des Allemands, cette partie du pays était théoriquement autonome sous le régime de Vichy (gouvernement de Vichy).
Tous les Français se retrouvèrent ainsi sous l’emprise de la police allemande.
Le 26 janvier 1943, les trois principaux mouvements de résistance de l’ex-zone sud se rallient ensemble.
Il s’agit du mouvement nommé Combat, Franc-Tireur et Libération dirigée par Emmanuel d’Astier de la Vigerie.
1943 : la renaissance de l’espoir
Après les défaites allemandes de Stalingrad et El Alamein, les Français reprennent foi et les mouvements de résistance intérieure ne cessent pas.
Les jeunes Français sont de plus en plus nombreux à rejoindre la résistance.
Les premiers maquis sont par la suite apparus. Les maquis sont des petits groupes armés comptant entre 30 000 et 40 000 résistants qui mènent des missions de sabotage sur les territoires envahis par les Allemands.
Suite à de longs mois de lutte, une arrestation de huit chefs du Conseil National de la Résistance organisé par Jean Moulin survient le 21 juin 1943.
Cet épisode dramatique de la résistance française s’est déroulé à Calluire, une petite ville à proximité de Lyon.
Jean Moulin et 7 autres personnes ont été arrêtés. Ce dernier décéda quelques semaines plus tard après avoir été torturé.
1944 : victoire de la résistance française sur l’Allemagne nazie
Suite à l’arrestation de Jean Moulin, le professeur d’histoire et ancien éditorialiste dit Georges Bidault est nommé au titre de président du CNR.
Le 1er février 1944, les mouvements de résistance française se sont unifiés et s’appellent désormais FFI ou Forces Françaises de l’intérieur.
En juin 1944, les résistants débarquent en Normandie pour dégager le territoire. En août 1944, ils parviennent à libérer la capitale (libération de la capitale française).
3 mois séparent ces deux événements et l’effectif de la résistance passe de 100 000 à près de 500 000.
Ce qui a permis de chasser les Allemands en un rien de temps.
La lutte pour la libération de la France comprenait dans un premier temps des actions militaires de renseignement et de sabotage contre les troupes d'occupation et les forces du régime Vichy.
Des actions civiles ont également été menées telles que la mise en place d’une presse clandestine, la propagation de tracts, la conception de faux papiers, l’organisation de grèves et de manifestations.
À cela s’ajoute le sauvetage des prisonniers de guerre évadés, des réfractaires au STO et à la fois des Juifs torturés.
L’histoire de la résistance intérieure française est naturellement rattachée à celle de la France libre.
Le général de Gaulle, lui-même chef des Français libres s’est expatrié à Londres. C’est depuis l’Angleterre qu’il dirigeait ses agents en métropole occupée via les réseaux du BCRA ou des envoyés comme Jean Moulin, Pierre Brossolette et Jacques Bingen.
NB : Des formes de résistance sont aussi constatées en Afrique française du Nord et dans le reste de l’Empire colonial français (1940-1945). Mais également dans les départements annexés par le Troisième Reich, l’État allemand nazi dirigé par Adolf Hitler : l’Alsace et la Moselle.
En savoir plus sur la France Libre.