Strasbourg : les secrets défensifs des ponts couverts
Ah, Strasbourg ! Ville d'histoire, de culture, et d'architecture, elle est un véritable musée à ciel ouvert. Parmi ses trésors, les Ponts Couverts se dressent comme des sentinelles du temps, veillant la Grande Île.
Des ruelles pittoresques de la Petite France aux sommets vertigineux de sa cathédrale gothique, sans oublier les ponts couverts, la ville est une toile vivante où se mêlent art, culture et histoire.
Ces sentinelles du passé qui ont bien des secrets à révéler. Prêt à lever le voile sur ces mystères ? Alors, laissez-vous guider à travers les charmes et les énigmes de cette cité enchanteresse.
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Une stratégie défensive alors que Strasbourg est un carrefour stratégique et économique
Imaginez-vous au XIIIe siècle. Strasbourg est une ville prospère, mais également une cible alléchante pour les envahisseurs.
Située à la croisée des chemins entre la France et l’Allemagne, la ville a toujours été un centre stratégique et économique de premier plan. Au XIIIe siècle, la ville était un membre influent de la Décapole, une alliance de dix villes libres d’Alsace.
Sa position le long du Rhin en faisait un point de passage obligé pour le commerce fluvial, et par conséquent, un centre économique florissant.
Cette prospérité avait un revers : elle attirait l’attention des puissances voisines et des seigneurs locaux. À cette époque, l’Europe était un patchwork de territoires gouvernés par des rois, des ducs et des comtes souvent en conflit les uns avec les autres.
La nécessité d’une défense robuste se fait sentir. Les Ponts Couverts voient alors le jour, non pas comme de simples passages, mais comme des fortifications.
Leur construction est un exploit d’ingénierie de l’époque, alliant fonctionnalité et esthétique. Afin de sauvegarder ces voies navigables sinueuses, des ponts renforcés sont érigés, puis intégralement coiffés d’un toit de tuiles. C’est cette caractéristique qui leur confère le nom désormais célèbre : les ponts couverts.
Ils n’étaient pas seulement des ouvrages d’art; ils étaient une nécessité vitale pour protéger la ville et ses habitants. Les fortifications servaient à décourager toute tentative d’invasion ou de pillage, permettant à Strasbourg de continuer à prospérer en tant que centre commercial et culturel.
Les Cinq Tours Carrées Crénelées
Aujourd’hui, il n’en reste que quatre :
- La tour du bourreau
- l’Heinrichsturm, « Tour de l’Éclusier »
- l’Hans von Altheimturm ou « Tour Jean de Altheim » ;
- la Französische Turm ou « Tour des Français ».
Elles servaient autrefois de postes de guet et de défense.
Ces tours sont les témoins muets de siècles de vigilance, et elles évoquent une époque où la survie de la ville dépendait de la vigilance de quelques hommes.
Leur position stratégique permettait de contrôler l’accès à la ville par voie fluviale. Les écluses pouvaient être fermées pour transformer les canaux en pièges mortels, et les tours servaient de plateformes pour des armes de siège. Ils étaient, en quelque sorte, les gardiens silencieux de Strasbourg.
L'évolution au fil du temps
Les premières années des ponts couverts restent enveloppées de mystère, mais on sait que leur structure a évolué au fil du temps.
Initialement dotés de piliers en bois, ils sont modernisés avec du grès et équipés de herses au XVIe siècle pour renforcer leur rôle défensif. Cependant, face à l’évolution des armements, notamment de l’artillerie, leur utilité militaire s’estompe. Les tours adjacentes servent même de prisons et de lieux de torture jusqu’en 1823.
Cette obsolescence défensive coïncide avec le rattachement de Strasbourg à la France et la construction du barrage Vauban entre 1681 et 1688.
Aujourd’hui, les Ponts Couverts sont dépouillés de leur toiture en bois, mais ils n’ont rien perdu de leur majesté. Ils sont devenus un lieu de promenade et de contemplation.
Le barage Vauban pour défendre le sud de la ville
Le Barrage Vauban, également connu sous le nom de “Grande Écluse de fortification”, est un chef-d’œuvre d’ingénierie militaire qui a vu le jour entre 1681 et 1688.
Conçu par l’ingénieur français Tarade, selon les plans de Vauban, le célèbre architecte militaire du roi Louis XIV, ce barrage était une réponse directe aux limites défensives des Ponts Couverts de Strasbourg.
Face à l’avancée de l’artillerie et des techniques de combat, ces derniers ne suffisaient plus à protéger le sud de la ville.
Le Barrage Vauban fut donc érigé quelques mètres en amont, doté de capacités défensives adaptées aux réalités de la guerre “moderne”.
Le génie de cette construction réside dans sa double fonction : pont et écluse.
En cas d’attaque, le barrage pouvait obstruer ses arches en fermant ses vannes, provoquant ainsi une montée du niveau de la rivière l’Ill.
Les terrains au sud de la cité, principalement constitués de champs et de vergers, s’inondaient et se transformaient en marécages.
Ce piège naturel était conçu pour entraver la progression des troupes ennemies, les condamnant à s’embourber dans ces zones inondées.
Un Témoin de l’Histoire
Le Barrage Vauban a joué un rôle crucial lors du siège de Strasbourg en 1870, en inondant les quartiers situés en amont.
Après cette période, sous l’administration allemande, le barrage fut surélevé d’un étage et recouvert de terre et de gazon. En 1966, une terrasse panoramique fut aménagée sur son toit, offrant aux visiteurs une vue imp
Aujourd’hui, la traversée de ce pont réserve des surprises : la découverte d’imposantes sculptures en pierre.
Ces figures grotesques, autrefois perchées sur les hauteurs de la cathédrale, trouvent ici une seconde vie, ajoutant une touche d’étrangeté et de merveille à ce lieu déjà empreint de mystère.
