Osiris : roi mythique de l’Égypte ancienne
Dans la mythologie égyptienne, Osiris est le dieu des morts et de l'agriculture, un symbole de fertilité et de résurrection. Frère de Seth, épouse d’Isis et père d'Horus, il est le plus vénéré des dieux égyptiens. Plongez au cœur des mystères de l’âme humaine à travers le mythe osirien.
Osiris est le dieu égyptien des morts, considéré comme le protecteur et le juge des défunts.
Son histoire a alimenté la vie religieuse du pays et surtout la vie spirituelle des Égyptiens. Et pour cause, le mythe d’Osiris a donné au peuple égyptien l’espoir d’une vie après la mort.
Son culte connaît une si grande popularité qu’il est devenu le dieu emblématique de la mythologie égyptienne.
Au fil des siècles, son histoire s’est transformée en une légende, donnant naissance à de nombreux contes et récits.
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Qui est exactement le dieu Osiris ?
Pour les anciens égyptiens, il existait seulement un grand océan appelé le Noun au commencement du monde.
Dans cet océan apparaît le dieu- soleil Atoum qui engendre à son tour Chou (le dieu du souffle) et Tefnout (la déesse de l’humidité).
Chou et Tefnout donnent ensuite naissance à 2 enfants : Geb (le dieu de la terre) et Nout (la déesse du ciel).
A leur tour, Geb et Nout ont 4 enfants : Osiris et Seth (2 garçons), Isis et Nephtys (2 filles).
Osiris est donc le premier fils de Geb, connu pour être le premier des pharaons d’Egypte. Il se marie avec sa sœur Isis et hérite des terres fertiles tandis que Seth épouse son autre sœur Nephtys et reçoit de son père les terres stériles du désert.
Pendant son règne, Osiris enseigne aux Égyptiens l’agriculture, l’architecture et les inculque des lois et des principes moraux.
Les histoires entourant le mythe d’Osiris proviennent généralement des anciens Textes des Pyramides et du récit tardif de Plutarque vers 100 après J.-C.
Le nom « Osiris » est interprété comme « puissant » ou « formidable ». Ce dieu égyptien était aussi appelé « Ounennéfer ou Ounnéfer » ce qui signifie : « l’être parfait ».
Pourquoi Osiris est appelé le dieu des morts ? Quel est son rôle ?
À l’origine, Osiris était le dieu de la fertilité et le protecteur de la végétation. Il était adoré par le peuple égyptien pour sa bienveillance et sa justesse.
Cette adoration n’a pas manqué de susciter la jalousie de son frère Seth. Ce dernier inventa alors un stratagème pour le tuer et s’emparer du trône.
Pour ce faire, Seth organisa un banquet et fit fabriquer pour l’occasion un magnifique coffre en bois à la mesure du corps du dieu Osiris. Lors de la réception, il déclara offrir le coffre à celui qui, en se couchant à l’intérieur, réussirait à le remplir parfaitement.
Quand ce fut le tour d’Osiris, Seth renferma rapidement le couvercle, le cloua et le jeta dans le Nil.
Sa sœur-épouse Isis partit à la recherche de son mari jusqu’en Phénicie où elle retrouva le coffre et le cacha dans un endroit secret.
Mais Seth parvint quand même à s’emparer du corps du dieu Osiris puis le découpa en 14 morceaux avant de disperser ceux-ci à travers l’Egypte.
Avec l’aide du dieu Anubis, Isis finit par récupérer tous les morceaux puis à les rassembler pour reconstituer le corps de son mari en l’entourant de bandelettes très serrées. Grâce à sa magie, la déesse redonna vie à Osiris.
Isis eut de lui, sans procréation physique, un enfant baptisé Horus qui vengea la mort de son père plus tard en tuant Seth et en devenant à son tour le pharaon d’Egypte. C’est ainsi que Osiris devint le roi des morts et le Seigneur du monde souterrain.
Selon les croyances égyptiennes, chaque homme entreprend un long voyage après la mort qui le conduit jusqu’au tribunal d’Osiris pour peser son cœur, considéré comme le siège de son âme.
Si le cœur pèse plus lourd que la plume de Maât (déesse de la justice et de la vérité), il sera dévoré par un monstre. Mais si le cœur est plus léger, l’âme entrerait dans le royaume d’Osiris et obtiendrait la vie éternelle.
Comment reconnaître Osiris ?
De son vivant, Osiris était décrit comme un bel homme vêtu d’un costume royal, portant la couronne de Haute-Egypte, une coiffe à plumes d’autruche, nommée Atef.
Ses chairs étaient de couleur verte ou noire. Le vert rappelle l’action d’Osiris sur le développement végétal tandis que le noir est associé à la fertilité, faisant penser à la couleur d’un sol riche et fertile.
Le plus souvent, le dieu fondateur est aussi dépeint comme une momie couverte d’un linceul blanc bien ajusté pour symboliser son état transformé. Avec les bras croisés sur la poitrine, il tient les symboles de la royauté dans ses mains : un sceptre et un fouet.
Quel animal représente-t-il ?
Le dieu Osiris a une représentation animale assez atypique. Il est représenté sous sa forme locale de Osiris Apis, un taureau sacré mort et momifié.
Dans l’Egypte antique, le taureau Apis évoque le cycle d’un animal succédant à un aîné mort naturellement. A l’époque, il symbolisait la renaissance osirienne.
Le culte en l’honneur de cet animal mort prit de l’essor notamment à la Basse époque (vers 664-332 avant J-C).
Mais le mythe osirien considère aussi cette divinité comme l’esprit de la végétation qui meurt et qui renaît sans cesse. Du coup, il est associé à la vigne, au blé et aux arbres.
Le combat entre les deux frères Osiris et Seth rappelle également celui du désert contre la terre fertile, de l’obscurité contre la lumière et du vent desséchant contre la végétation.
Résurrection d’Osiris : quelle est sa signification ?
Pour les anciens égyptiens, la renaissance d’Osiris revêt une signification particulière. Elle est synonyme de nouveau départ et de la victoire du bien contre le mal.
Il est à l’image de la lumière solaire qui entrait dans le monde souterrain chaque nuit et qui réapparaissait à chaque nouveau jour.
Pour beaucoup, le mythe osirien est assez similaire à la mort et à la résurrection de Jésus. La seule différence, c’est ce qui arrive aux gens après leur mort.
Le culte d’Osiris à travers toute l’Egypte
Osiris s’impose comme dieu suprême du panthéon égyptien à partir de la V è dynastie.
Son culte commence à Busiris et à Abydos avant de s’étendre dans toute l’Egypte, et ce, au début de la période dynastique (3150-2613 avant J-C) jusqu’à la dynastie ptolémaïque (323-30 avant J-C), la dernière à régner sur le pays.
Il est élevé au rang de « maître de l’Eternité », chargé de présider les rites funéraires aux côtés de ses sœurs Isis et Nephtys.
Dans chaque région et ville égyptienne, des lieux saints (comme le temple de Dendérah) sont construits et des fêtes sont organisées en hommage à Osiris, notamment au Moyen Empire et au Nouvel Empire.
Des prières et des supplications lui sont aussi adressées dans l’espoir d’obtenir sa bénédiction et d’être accepté dans le paradis égyptien.
La majorité des célébrations dédiées à Osiris (comme la Grande Fête du Mystère) se tenaient chaque printemps, comprenant des divertissements, des contes et des festins.
Certaines fêtes commémoraient aussi sa vie, en plantant un grain avec de l’eau du Nil dans des jardins, chaque année à Abydos au cours du 4e mois de la saison de l’inondation.
Pour les anciens égyptiens, la germination et la croissance du grain représentent sa mort et sa résurrection. Mais le grain germé est également un symbole de sa vitalité et de sa force inébranlables.
Le culte d’Osiris a continué à se propager jusqu’à la montée du christianisme, période durant laquelle les Romains ont commencé à supprimer la religion égyptienne.
Pour autant, la répression romaine n’a pas empêché les fidèles, égyptiens ou non, de vénérer Osiris et de l’adorer en secret pendant des milliers d’années.
Sous l’empire romain, sa grande popularité a donné naissance à de nombreuses versions du mythe osirien.
L’une d’entre elles donne de la légitimité à toutes les cités qui se vantent d’être un lieu de culte d’Osiris, car elles abritent l’un des membres découpés du dieu égyptien.
On peut citer l’île de Bigeh en face de Philae qui abrite le tombeau du dieu, sa tête quant à elle est enterrée à Abydos et sa colonne vertébrale retrouvée à Bousiris.
Récemment, des chercheurs ont aussi retrouvé une réplique de plus 3200 ans de la tombe d’Osiris à Cheik Abd el-Gorna sur la rive ouest de Thèbes.
