Le 10 janvier 1430, l’ordre de chevalerie de la Toison d’or a été créé par le duc de Bourgogne « Philippe le Bon ». Il résulte de son union avec la duchesse de Bourgogne « Isabelle de Portugal ». Voici l’histoire et la signification de ce collier discerné aux chevaliers méritant depuis le 3 décembre 1431.
Avec la croix de Bourgogne, l’ordre de la Toison d’or est un symbole indissociable du territoire bourguignon.
À l’origine, l’ordre de chevalerie de la Toison d’or était un simple ordre de l’État bourguignon regroupant l’ensemble des principautés féodales à l’instar du duché de Bourgogne, le comté de Bourgogne et certains fiefs des Pays Bas.
De fil en aiguille, il est devenu un emblématique de la région. Découvrez tous les détails dans ce billet.
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Les origines connues de l'insigne de l’ordre de la Toison d’or
Retour quelques années en arrière, en 1363, l’année durant laquelle le fils du roi de France Jean le Bon, Philippe le Hardi a été sacré duc de Bourgogne sous le nom de Philippe II.
Philippe le Bon était le troisième duc de la dynastie ayant accédé au trône après l’assassinat de son propre père Jean sans Peur.
Deux fois veuf dans les années 1422 et 1425, Philippe le Bon trouva de nouveau chaussure à son pied en la personne de la fille du roi de Portugal, la dénommée Isabelle de Portugal qu’il prit pour épouse le 7 janvier 1430.
L’ordre de la Toison d’or est né de ce mariage, dans la ville du comté de Flandre, à Bruges.
Son nom s’inspire du mythe grec de la Toison d’or, la toison de Chrysomallos, le bélier à ailes enfanté par Poséïdon.
Un mythe complété quelques années plus tard par l’histoire de Gédéon dans la Bible, l’emblème de force spirituelle.
Une tradition raconte également que l’ordre de la Toison d’or serait un hommage à la maîtresse à la chevelure d’or de Philippe le Bon, Marie de Rumbrugge.
Création de l’ordre de la Toison d’or par Philippe le Bon : armorial, chapitre, devise, cérémonies...
À l’origine, l’ordre de la Toison d’or était créé dans l’idée de rallier la noblesse des États bourguignons de Philippe le Bon et en même temps permettre au duc de rendre hommage à ses proches.
Philippe le Bon, lui-même, le conseiller et chambellan du roi de France et du duc de Bourgogne Guillaume IV de Vienne, Régnier Pot lui aussi conseiller et chambellan des ducs de Bourgogne ainsi que Jean de Roubaix étaient les premiers membres de l’ordre.
Le fameux collier de la Toison d’or
L’ordre de la Toison d’or était représenté par un collier d’or que les chevaliers devaient porter en toutes circonstances. Notamment en public.
L’insigne se compose d’une alternance de fusils et de pierres à feu, les deux éléments constituant la devise du duc Philippe le Bon, surmonté de la toison d’un bélier.
Porter les emblèmes personnels du prince bourguignon était pour les chevaliers une manière de démontrer leur proximité avec ce dernier.
Rappelant que le principal élément représenté sur le collier de la Toison d’or est un fusil, le terme utilisé à l’époque pour parler des briquets (une petite masse d’acier capable de produire des étincelles par friction). Il fait référence aux rabots que le duc de Bourgogne Jean sans Peur avait choisis comme devise quand il s’opposait aux Armagnacs. C’est d’ailleurs à partir de cette devise ducale que l’ordre tient sa devise « Ante Ferit Quam Flamma Micet » (en français, « il frappe avant que la flamme ne brille »).
À la disparition du chevalier, le collier devait être rendu. La règle stipulait également qu’en cas de perte de l’insigne sur le champ de bataille, le chef et souverain devait le remplacer par une autre.
Le bout de ruban de soie de couleur rouge ou noire auquel le bijou est suspendu, lui, a été adopté en raison de son poids assez important.
Siège et organisation du nouvel ordre : attribution des statuts, les officiers…
L’an 1432, Philippe le Bon choisi la Sainte-Chapelle de Dijon, capitale du duché de Bourgogne, comme siège de son ordre.
Dans cette église, l’armorial colossal de l’ordre était placé. C’est également ici que les armes de chacun des chevaliers étaient peintes sur des toiles accrochées au chœur en fonction de l’ordre de préséance.
Quand un chevalier venait à mourir, son tableau était retiré du chœur pour être placé dans la nef de l’église. Ils y resteront jusqu’à la destruction de la Sainte-Chapelle en 1802, durant la Révolution française.
Après que le duché ait été réquisitionné par le roi de France en 1477, le siège de l’ordre de la Toison d’or de Philippe le Bon a été transféré à la chapelle palatine du palais du Coudenberg, dans la ville de Bruxelles.
En parallèle, Philippe le Bon n’avait défini une organisation particulière pour son ordre qu’un an après sa création.
Cette dernière fonctionne à la manière d’une confrérie et est régie par deux textes :
- Les statuts (au nombre de 67 articles), un texte juridique rédigé sous forme de lettre patente ou d’ordonnance, détaillant les objectifs de l’ordre, sa discipline, les chevaliers, le type d’élection des chevaliers, les cérémonies de l’ordre…
- Et les ordonnances (au nombre de 22 articles), des textes prenant la forme de petites instructions fixant les devoirs des officiers de l’ordre.
Présenté comme étant une confraternité militant en faveur de la foi chrétienne et de la chevalerie, l’ordre de la Toison d’or comptait à ses débuts 25 chevaliers (1432), puis peu de temps après 31.
Sous le règne de Charles Quint ou Charles de Habsbourg, le nombre d’officiers membre de l’ordre s’est élevé à 51 et n’a plus changé depuis.
Pour assurer le bonne administration de l’ordre, quatre offices ont été mis en place :
- Un chancelier missionné pour préserver les sceaux de l’ordre et prononcer les discours aux chapitres ;
- Un trésorier tenu de garder le trésor de l’ordre à l’instar des manteaux de cérémonies et des ornements de messe ;
- Un greffier chargé de tenir les registres de l’ordre ;
- Un roi d’armes ayant pour nom d’office « Toison d’Or », dont la tâche consiste à organiser les cérémonies de discernement du collier de la Toison d’or, à faire les messageries pour l’ordre.
L’ordre de la Toison d’or après la disparition de la maison de Bourgogne : le pouvoir entre les mains de Maximilien de Habsbourg, Charles Quint…
D’après les statuts de 1431, la grande maîtrise de l’ordre devait être transmise à l’époux de l’héritière du dernier grand maître en cas d’absence d’héritier mâle.
À la mort de Charles le Téméraire, à Nancy, durant les confrontations entre la France du roi Louis XI et des cantons Suisses en février 1477, sa fille Marie de Bourgogne était sa seule héritière.
En avril 1477, elle se maria à l’archiduc d’Autriche Maximilien de Habsbourg qui est automatiquement devenu le grand maître de l’ordre de la Toison d’or.
Son fils, Philippe le Beau, étant décédé prématurément en 1506, le petit fils de Maximilien de Habsbourg « Charles de Habsbourg » hérite du titre de souverain des États bourguignons en 1516 avant d’être sacré empereur sous le nom de Charles Quint (Charles V) en 1519.
À son tour, il fait de la Toison d’or, l’ordre le plus valeureux des États placés sous l’égide de la maison de Habsbourg.
L’ordre de la Toison d’or aujourd'hui
Au moment où l’on parle, deux ordres de la Toison d’or issus de l’ordre historique existent toujours.
À savoir :
- L’ordre de la maison d’Autriche ayant pour grand maître le chef de la maison de Habsbourg-Lorraine, destiné à la personne morale définie par la république d’Autriche depuis les années 2000 ;
- Et l’ordre espagnol avec le roi d’Espagne comme grand maître.