La mine de Kimberley, allias Big Hole, renfermait l'un des plus riches gisements de diamants jamais découvert ! Près de trois tonnes de diamants ont été extraits et exploitées par la société De Beers. Voici la folle histoire de la plus célèbre mine de diamant au monde, ainsi qu'une petit guide touristique !
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La mine de Kimberley
Kimberley est une ville d’Afrique du Sud, perchée à 1 230 mètres d’altitude.
Située dans la province du Cap-du-Nord, Kimberley est célèbre pour sa mine de diamant (à 450 km au sud-ouest de Johannesburg).
Découverte du premier diamant an Afrique du Sud
L’histoire du Big Hole commence en 1866.
Un jour, le jeune Erasmus Jacob fit une incroyable découverte. Il ramassa au bord du fleuve Orange, dans la ferme de son père, à Kimberley, un caillou. Cette pierre brillante se révéla plus tard être un diamant de 21 carats qui fut nommé “Eureka”.
Un second diamant fut trouvé, toujours par hasard, en 1868 par Swanboy. Il s’agissait d’une pierre précieuse de 83 carats.
Ce fut la découverte de la première mine de diamant en Afrique du Sud.
“L’Étoile d’Afrique du Sud” se vendit 12000 livres. Ces découvertes allaient bouleverser l’histoire de l’Afrique du Sud. Par conséquent, une véritable fièvre du diamant naturel émergea avec l’arrivée de milliers d’hommes venant essentiellement de Grande-Bretagne, de ses dominions et des États-Unis.
A cette époque, l’Afrique du Sud se formait de territoires britanniques peu peuplés. En effet, deux républiques, le Transval et l’Etat libre d’Orange, composaient le territoire.
Ces républiques étaient fondées par les fermiers Boers d’origine hollandaise qui refusaient la domination anglaise.
Prospère, Kimberley fut la première ville électrifiée d’Afrique.
Les prospecteurs de diamant arrivés au Cap devaient parcourir 1000 km en char à boeufs ou à pied avant d’arriver à destination. Puis, ils délimitaient leurs concession de 10 m de côté sur les bords marécageux du fleuve Orange dans lesquelles ils creusaient des cailloutis alluviaux.
Ils ne firent que de maigres découvertes.
Un prospecteur nommé Bam eut l’idée qui allait tout changer. Le projet fut de remonter aux sources et d’établir des concessions à sec sur la zone des plateaux de Kimberley, Rawstorne et De Beers. La zone se révéla plus productive et une nuée de prospecteurs s’y installa.
C’est le début de la folle histoire de la mine de Kimberley, surnommée Big Hole en Afrique du Sud.
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Une mine surnommé Big Hole
A ces débuts, la ville de Kimberley était dans une situation anarchique. Rappelez-vous que nous sommes au XIXe siècle.
Des baraques en tôle et des tentes abritaient les banques, l’administration et les boutiques, les bars et tripots.
Une immense place recevait les centaines de convois de chars à boeufs venant apporter des marchandises de la côte après six semaines de convoyage.
Dans le Big Hole, la zone productive dessina rapidement un cercle à l’intérieur duquel les différents puits descendaient à des vitesses irrégulières sans communication latérales.
Il était nécessaire de relier le fond de chaque concession à la surface par des câbles et godets, permettant alors de transporter la boue diamantifère (et les hommes) au moyen de grandes roues mécanisées ou non.
Un travail de titan : l’incroyable profondeur de 300 mètres fut atteinte dans la mine de Kimberley. Dans cette fourmilière, on ne comptait plus les accidents. Câble entremêlés ou rompus, glissements de terrain et ensevelissements étaient monnaie courante.
Des diamants à n'en plus compter
Malgré ces conditions inhumaines, la production de diamant atteignit plus d’un million de carats entre 1872 et 1873 et les cours commencèrent à baisser.
C’était une vraie machine à cash.
Les frères Rhodes, Cécil et Herbert, colons anglais, en profitèrent pour racheter progressivement toutes les concessions à des centaines de prospecteurs et prendre en main la majorité des extractions.
Big Hole n’étant plus exploitable à ciel ouvert, la poursuite de l’exploitation se fit alors par des puis latéraux et des galeries venant rencontrer le pipe verticale du kimberlite, la profondeur maximale atteinte dépassa le millier de mètres.
Le terme kimberlite, a été introduit par Lewis en 1887 pour décrire la roche hôte du diamant à Kimberley en Afrique du Sud. Ce terme, devenu classique, désigne un type de roche qui peut contenir des diamants en tant que constituant et qui a longtemps été considéré comme l’unique source de diamant.
De Beers Mining Company, le roi du Diamant
Des conditions de travail inhumaines.
Les ouvriers mineurs étaient africains et en majorité Zoulous. Ils étaient soumis à des règles proches de l’esclavage. Tandis qu’ils étaient parqués dans des camps, surveillés par une police spéciale, ils étaient également fouillés à nu à la fin de la journée de travail, et si nécessaire purgés. La répression était sévère en cas de fraude.
En 1889, Cecil Rhodes fonde la De Beers Mining Company et détient 90% du marché du diamant dont il est le grand régulateur.
Ses ambitions politiques se révèlent et il veut faire entrer l’Afrique du Sud dans l’empire britannique.
Il est nommé premier Ministre de la Colonie du Cap. Il obtient du gouvernement anglais des pouvoirs de colonisation et d’administration. Il prend possession par la force les territoires septentrionaux qu’il nomme “Rhodésie”.
Il se heurte alors aux Boers qui déjouent une tentative de révolte interne fomentée par Rhodes dont les complices sont arrêtés et jugés.
Discrédité par son échec, il est démis de ses fonctions de Premier Ministre et perd toute influence politique.
Aujourd’hui, des discutions sont en cours afin d’inscrire la mine de Kimberley au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Visiter le Big Hole de Kimberley
Étrangement, la ville de Kimberley est souvent ignorée par les touristes, pour la simple raison qu’elle est éloignée des circuits traditionnels. Par conséquent, vous serez “dans le calme” pour découvrir le passé historique de la ville.
Vous pourrez ainsi visiter la ville en mode détente.
Certes, le Big Hole est l’attraction centrale, mais la ville vous réserve de nombreuses surprise.
Quoi faire à Kimberley ?
- Le Kimberley Mine Museum sur Ticker Street. Plongez au coeur de la rué vers le diamant, avec une reproduction à ciel ouvert sur 17 hectares de la ville de Kimberley au XIXe siècle.
- Baladez-vous dans le centre-ville de Kimberley. Vous y découvrirez l’évolution à travers les nouveaux buildings modernes mais également les nombreux édifices coloniaux comme l’hôtel de ville sur Lennox Street.
- Découvrez également les célèbre bureaux historiques de la De Beers sur Stockdale Street.
Big Hole menace la ville de Kimberley
La partie du gisement exploitée à ciel ouvert est épuisée depuis 1914 et il reste à sa place un immense cratère, qui menace la ville.
L’exploitation a enlevé le contenu de la cheminée, mais au-dessus le trou s’évase en cône avec une pente de plus de 30° !
Les dimensions du Big Hole
Avec un diamètre de plus de 500m, le trou di Big Hole atteint plus de 700m de profondeur !
Une nappe d’eau permanente occupe la partie moyenne entre 165 et 230m de profondeur.
A partir de 1973, d’importants glissements de terrain, induits par la montée de la nappe phréatique ont affecté les flancs du trou. Comme un quartier de la ville était menacé, la société concessionnaire De Beers a décidé de réagir.
De Beers a creusé une galerie de drainage et a demandé une étude de mécanique des roches au département Géotechnique du BRGM afin de vérifier si la position de la galerie était convenable.
Outre Kimberley, les mines les plus célèbres de cette région sont celles de Dutoispan, Bultfontein, De Beers et Premier. C’est dans cette mine qu’on a trouvé en 1905 l’ancien plus gros diamant du monde, le Cullinan de 3106 carats, soit 621 grammes, dont on a fait don au roi d’Angleterre.