Le Mannele Alsacien, origine et tradition
Parmi les symboles alsaciens bien connus comme la cigogne, l’oiseau porte-bonheur ; le Bretzel, le cœur et le drapeau Rot un wiss, focalisons-nous sur le Mannele alsacien, un symbole fort des périodes de fête.
La tradition du Mannele ou Mannala fait partie des nombreux symboles alsaciens qui font la particularité de cette région.
Il s’agit d’un produit de boulangerie dégusté généralement lors de la fête de Saint-Nicolas, qui a lieu avant Noël en Alsace.
Découvrons l’histoire et l’origine de cette tradition alsacienne.
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Origine du Mannele alsacien : la fête de Saint-Nicolas
Saint-Nicolas est un personnage légendaire bien connu en Alsace, mais aussi en Lorraine, en Suisse et en Allemagne.
Dans ces régions, l’on fête Saint-Nicolas le 6 décembre, une fête presque aussi importante que Noël.
L’on attribue de nombreuses légendes à Saint-Nicolas, mais il est surtout connu pour être généreux avec les enfants, à qui il apporte des cadeaux régulièrement. Aujourd’hui encore, différentes manifestations sont organisées en Alsace en l’honneur de Saint-Nicolas.
Le nom « Mannele » (Bas-Rhin et Moselle) ou « Mannala » (Haut-Rhin) provient de l’alsacien et du francique lorrain signifiant petit bonhomme.
La légende de Saint-Nicolas
Selon la légende, Saint-Nicolas aurait ressuscité trois enfants tués par un boucher.
Les trois enfants glanent dans les rues de la ville, et demandent l’hospitalité au boucher. Celui-ci les accueillit vivement, mais les découpa en morceaux dans leur sommeil et les mit au saloir.
Sept ans après, Saint-Nicolas passe dans le village, et se rend chez le boucher. Le saint lui demande alors de lui servir ce petit salé vieux de sept ans.
Pris de panique, le boucher s’est enfui. Saint-Nicolas ramena les enfants à la vie.
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La tradition et la brioche de Saint-Nicolas en Alsace
La tradition de Saint-Nicolas et des Mannala existe en Alsace et en Moselle depuis le XVe siècle.
Pour perpétuer la tradition, les Alsaciens font revivre la légende pendant la période de l’Avent. Dans la nuit du 5 au 6 décembre, Saint-Nicolas et le Père Fouettard rendent visite à tous les enfants de la ville, montés sur un cheval ou un âne.
Les enfants sont censés préparer des grains, de la paille ou du foin pour la monture des deux personnages. Ces derniers demandent à chaque enfant s’il a été sage et obéissant pendant l’année.
Si le Père Fouettard effraie les enfants qui n’ont pas été sages, Saint-Nicolas récompense les enfants sages en leur offrant des oranges et des friandises telles que du pain d’épices ou du Mannala.
Le Mannele ou Mannala est la friandise la plus connue en Alsace. Il s’agit d’un petit pain au lait qui prend forme humaine.
Le Mannala prend la forme, soit de Saint-Nicolas lui-même, soit celle des enfants qu’il a sauvés.
Le biscuit Mannala : le bonhomme de Saint-Nicolas au chocolat ou en gâteau
Bien avant la fête de Saint-Nicolas, cette friandise est proposée par tous les boulangers lors de la fête de Saint-Nicolas, nature ou en pépites de chocolat.
D’autres variantes de Mannala sont enrichies de raisins secs, ou trempées dans du chocolat fondu.
Le Mannele peut également être préparé en famille, et servi lors des goûters familiaux, le soir de la fête. Il est d’usage de déguster le Mannala trempé dans du chocolat chaud.
D’autres préfèrent déguster les Manneles avec du café ou du thé, au petit déjeuner.
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Les différentes formes de Manneles ou Manala de St-Nicolas hors d’Alsace
L’on retrouve également la tradition de ces brioches dans d’autres villes et pays tels que le Pays-Bas, Suisse, le Luxembourg, ou encore en Allemagne.
En Allemagne, les Manneles ont d’autres appellations telles que Stutenkerl, Dambedei ou encore Weckmann, en fonction des dialectes. Dans d’autres régions de Rhénanie, de Hesse et de la Ruhr, ces brioches sont proposées pour la Saint-Martin, le 11 novembre en Allemagne.
Les Manala sont offerts aux enfants à la fin du cortège de Saint-Martin, dit Martinszug.
Dans l’Est de la France, les pains de Saint-Nicolas sont composés de Manalas, mais aussi d’autres brioches en forme d’animaux (escargot, porc, cheval, lapin, poule…). Parmi les pains de Saint-Nicolas, l’on peut citer les Labkueche, les Schnackle ou Schnekerle (escargots), les lackerle et les Basler Läckerlis.
Selon la tradition, l’on offre et déguste ces friandises pour chasser les menaces de l’hiver et les mauvais esprits.
Comment façonner un mannele ?
Il vous faut de la farine (500 g), du beurre (100 g), de la levure boulangère (25 g), du lait (200 g), du sel fin (5 g), du sucre semoule (100 g), du jaune d’œuf (un) et deux œufs.
Commencer par tiédir la moitié du lait, et de délayer la levure à l’intérieur. Ajouter 100 g de farine et bien mélanger, avant de couvrir le récipient à l’aide d’un linge propre. Laisser lever pendant 20 minutes environ.
Faire fondre du beurre dans une casserole avec l’autre moitié du lait, sans faire bouillir ; ajouter le sucre semoule et le sel. Laisser le mélange tiédir, puis pétrir la pâte pendant 10 minutes.
Ajouter les deux œufs et pétrir le mélange. Laisser lever 45 minutes dans un endroit tiède. Chassez l’air de la pâte, et faire des boules de 80 à 100 g, pour former la tête, les pieds et les bras du bonhomme.
Déposer les pâtes ainsi taillées sur une plaque, et les aplatir un peu. Laisser gonfler pendant 30 minutes.
Badigeonner avec du jaune d’œuf et de l’eau avant de les cuire au four à 180° pendant environ 25 minutes.
Servir avec un grand bol de chocolat chaud, de thé ou de café.
