À première vue, dans l'imaginaire des personnes, le cristal, c'est clair, translucide. C'est même pour certain sa propre définition. Il n'en est rien. Le cristal peut être clair, noir, rouge, bleu saphir, émeraude ... Cet article présente la fabrication et la subtilité du cristal de couleur. Pourquoi son coût est plus élevé ? Comment reconnaître le cristal doublé couleur ? On vous dit tout étape par étape.
La couleur du verre et du cristal n'aura plus aucun secret pour vous
Voici un petit rappel de la définition du cristal : mélange de potasse, de silice et de plomb, porté à une température de fusion de 1450°C pendant 36 heures.
Le cristal se différentie du verre de part sa composition, ce dernier contient au moins 24% de plomb.
La silice est un sable blanc, souvent issu de région parisienne, appelé le vitrifiant.
La potasse, autrefois issue de la cendre de fougère, est le fondant, permettant d’abaisser la température de fusion.
C’est l’essentiel à retenir.
Pour aller plus loin dans la découverte du sujet en abordant les aspects techniques, nous vous invitons à vous rendre sur notre guide de la fabrication du verre et du cristal.
Ne confondez pas le cristal de roche et le cristal issu de l'homme
Notre imaginaire perçoit souvent le cristal comme une matière transparente.
Pour beaucoup de personnes, le cristal, c’est avant tout un minéral naturel, translucide, le cristal de roche.
Mais ce n’est pas tout. Le cristal est également un mélange travaillé à chaud par l’homme.
Ne confondez pas les deux.
Le cristal est création de l’homme, art du feu, alors que le cristal de roche est extrait du sol.
Avant la découverte du cristal, le cristal de roche était un Art d’apparat par excellence, en raison de sa rareté, ainsi que l’extrême délicatesse requise pour le tailler.
Notre bracelet en cristal de roche Louis XVIII en est le témoin !
Ainsi, les objets en cristal de roche étaient réservés à l’élite. À partir du XVIIe siècle, le désir est grandissant pour ces objets. Afin de répondre à la demande, les marchants sont alors à la recherche d’un matériaux moins onéreux, d’aspect semblable.
Le verre s’impose, puis le cristal en 1674, suite à la découverte des Anglais.
D’ailleurs, le cristal de Bohême était réputé pour être aussi limpide que le cristal de roche, et c’était plutôt exceptionnel pour l’époque (XIVe siècle).
À lire aussi : la différence entre le verre et le cristal.
D'où viennent les cristaux de couleur ?
Jusqu’au XIXe siècle, les spécialistes de la couleur se concentraient en Bohême, haut lieu de l’art verrier. Leur savoir-faire traditionnel de tailleur de pierre fut un atout indéniable pour le développement de cette industrie.
Ces hommes et femmes avaient une incroyable dextérité. Leur travail de taille et de gravure sur cristal furent rapidement considéré comme l’un des plus qualitatifs.
Services de verre, vases et objets décoratifs étaient autant de supports à la mise en valeur du cristal doublé couleur, taillé main.
Les pièces doublées couleur puis taillées sont celles exigeant le plus de travail. Nous vous expliquerons le procédé en fin d’article.
Et en France ?
En 1781, la cristallerie royale de Saint-Louis est la première manufacture à mettre au point le cristal au plomb en Europe continentale.
En 1837, la Société d’encouragement pour l’industrie nationale en France lance des concours afin de développer de nouveaux procédés de coloration en vue de concurrencer les productions colorées de Bohême.
Aujourd’hui, le cristal de couleur se fait plus rare. Certaines cristalleries lorraines perpétuent cette tradition du cristal doublé couleur, support d’excellence pour le tailleur.
Le processus de coloration du cristal
Le cristal de couleur est réalisé grâce à l’ajout d’oxydes métalliques au mélange vitrifiable (mélange définit dans notre introduction).
L’artisan verrier va alors ajouter des oxydes de métaux (à définir suivant la couleur désiré) au mélange en fusion.
Voici à quoi ça ressemble :
Cette photo a été prise dans l’atelier de démonstration de la cristallerie Lehrer, à visiter sans attendre !
On retrouve le cuivre, le nickel, le chrome, le cobalt et le manganèse ainsi que des terres rares (néodyme, praséodyme).
C’est ce même procédé que l’on retrouve sur nos bracelets cordon.
Notre mission : promouvoir l’art verrier à travers un bijou qui s’adresse aux petits comme aux grands.
Une idée cadeau qui fera mouche à tous les coups ! Voici nos créations made in France :
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Bracelet Croix de Lorraine noir cordon
52 avis -
Bracelet Croix de Lorraine bleu cordon
64 avis -
Bracelet perles Chakras Made in France cordon
26 avis -
Bracelet perles Trésor d’argent – bleu
2 avis
Le secret de fabrication du cristal rouge
Deux figures imminentes de la verrerie d’art se sont disputées la paternité du verre rouge. Johann Kunckel et Bernard Perrot de la verrerie d’Orléans.
Les bréviaires du cristal rouge remontent au XVIIe siècle.
En 1668, Bernard Perrot affirme être le premier à posséder la formule du verre rouge, ce qui lui vaudra un privilège accordé par Louis XIV. Le rouge rubis de Bernard Perrot de la verrerie d’Orléans se compose d’or, associé à l’arsenic.
Il semble que Perrot est obtenu ce secret d’un alchimiste de Turin.
Cependant, c’est à l’alchimiste Johann Kunckel, considéré comme l’un des plus grands spécialistes du verre à la cour du prince de Brandebourg, que l’on doit la redécouverte d’un des procédés de fabrication du verre rouge rubis, appelé « pourpre de Cassius ».
Le verre rouge de Kunckel est un procédé d’addition d’or dans un mélange composé d’eau régale (mélange d’acide chlorhydrique et d’acide nitrique) et d’étain. Il produira ses premières pièces seize années après le privilège accordé à Perrot.
Les analyses récentes ont indiqué le pourcentage d’or utilisé dans la composition : 23-284 ppm.
Aujourd’hui, ce rouge est la signature de la cristallerie Baccarat, située en Lorraine.
Le cristal rouge demande une technique particulière. Sa belle robe rouge ne s’obtient que lors de la recuisson finale.
Le secret de fabrication du cristal noir
Le noir est énigmatique, sombre, c’est surtout une couleur particulièrement complexe à réaliser.
La cristallerie Lalique maîtrise cette technique. D’ailleurs, si vous êtes collectionneurs, vous devez surement savoir que les pièces en cristal noir sont très recherchées, comme le vase Mossi.
Pour sa nouvelle collection de fin d’année, la manufacture Lalique présente une nouvelle version mini du vase Bacchantes, full black crystal.
Le cristal noir est obtenu par l’addition d’oxydes de cuivre, de cobalt et de fer.
Le secret de fabrication du cristal ambre
Le cristal ambre est réalisé grâce à l’ajout de Célénium, qui doit précipiter en petites particules (ou colloïdes) afin de diffuser la lumière.
L’ambre est une couleur difficile à maîtriser. Suivant de nombreux paramètres comme l’épaisseur de la pièce, ou le temps de chauffe, l’ambre à la sortie du four sera plus ou moins foncé.
L’ambre sort du four avec une teinte déjà ambrée, teinte qui se densifiera avec une recuisson dans l’arche.
L’intensité de la couleur du verre dépend bien sûr de la quantité de colorant utilisée. La couleur varie en fonction de l’épaisseur de la matière. Plus il y a de matière, plus la couleur sera opaque.
Guide des oxydes et métaux pour colorer le cristal
Colorations obtenues avec des oxydes métalliques
- Bleu : Oxyde de cobalt (découvert pour la première fois par Émile Gallé en 1878).
- Bleu vert : Oxyde de cuivre.
- Jaune vert : Oxyde de chrome.
- Jaune : Oxyde cérium et titane.
- Violet : Oxyde de nickel.
- Violet rose : Oxyde de manganèse.
- Jaune citron : Oxyde ferrique.
Colorations obtenues avec les métaux
- Rose et rouge : Obtenu avec de l’or.
- Jaune orange : Obtenu avec de l’argent.
- Rouge sombre : Obtenu avec du cuivre.
On peut faire de judicieux mélanges de ces divers colorants pour obtenir toutes les teintes désirées.
Cristal doublé couleur ou peinture ? Attention !
Vous souhaitez acheter un service de verre couleur de cristal de Lorraine ? Veuillez à ne pas vous faire duper avec de la peinture.
Regardez le prix
Le doublé couleur a un prix élevé. En effet, deux couches de cristal en fusion sont réalisées. La première en cristal clair, puis la seconde colorée.
Une fois le verre réalisé à l’atelier à chaud, il passe à l’atelier froid pour la taille.
Grâce à cette double couche, le tailleur va ainsi pourvoir révéler le cristal clair à l’aide de sa meule diamantée, en supprimant la couche colorée. Un verre doublé couleur et taillé se négocie à plus de 200 euros.
Il existe également les bi-couleurs, créés par la manufacture Saint-Louis. Par exemple, les doublés couleurs de deux bleus, l’un clair l’autre foncé. Ainsi, on coule deux fois de suite l’objet dans deux teintes différentes et le verrier taille ensuite la surface extérieure pour en découvrir la couleur au-dessous.
Saint-Louis est le spécialiste de la couleur, du doublé et de l’exclusif. Le service Tommy, best-seller, en est la parfaite illustration :
Attention à la présence de peinture
Avec un oeil averti, il est possible de différencier la peinture, du cristal doublé couleur. Certaines peintures sont extrêmement bien réalisées. Le mieux est de contacter directement la cristallerie en question afin de lui poser la question.
Cependant, le prix reste le meilleur indicateur. Un service de six verres à moins de 200€ ne sera pas du doublé couleur.
2 réponses
Bonjour,
je remarque beaucoup de ventes de verres Saint-Louis Tommy de couleur avec une estampille qui semble sablée au dos du pied mais vraiment sur le bord. Parfois même pas entière ! Hors sur d’autres, l’estampille est vraiment au centre. Ceux sur les bords, sont-ils des faux ou de vrais Saint-Louis ?
Bien à vous
Nathalie
Bonjour,
Merci de votre message. À mon avis, ce n’est pas un signe de contrefaçon.
Je vous invite à rejoindre le groupe Facebook et poster votre photo, on vous donnera notre avis => https://www.facebook.com/groups/485882038607515
Au plaisir,
Michaël