L’hermine, l’emblème breton
Connaissez-vous l’hermine ou la « Mustela erminea » ? Avec le drapeau breton "Gwenn ha Du" et le triskell breton, ce petit mammifère habillé d’une fourrure brune en été et blanche en hiver a été adopté comme symbole par les ducs de Bretagne à partir du XIIIe siècle.
Associé à la pureté, l’intelligence et à l’innocence, l’hermine est l’un des symboles bretons les plus estimés.
On le retrouve généralement sur les armoiries et Drapeau breton.
Ancrer dans la tradition de la Bretagne, cet animal qui semble n’être qu’un simple mammifère au pelage fascinant aurait tenu un rôle important dans l’histoire de la région.
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Les origines connues de l’hermine comme symbole en Bretagne
Emblème privilégié par la lignée ducale des Montfort, l’hermine s’est très rapidement imposée comme étant le symbole de la Bretagne.
Durant l’époque médiévale, les chevaliers les plus riches se paraient déjà d’une fourrure d’hermines sur leur bouclier.
Pour se protéger, les croisés bretons s’armaient également de drapeau blanc décoré d’une croix noire.
Histoire de la Duchesse de Bretagne « Alix », de son époux « Pierre Mauclerc de Dreux et des armoiries à hermine
Nous sommes dans les années 1202, quand Alix, la jeune duchesse de Bretagne se maria avec le duc Pierre de Dreux.
En ce temps-là, les enfants aînés étaient les seuls autorisés à garder le blason identitaire de la famille. Les autres enfants devaient « briser les armes », en d’autres termes y ajouter une brisure, un signe en particulier.
C’est alors que Pierre de Dreux prit la décision d’ajouter une brisure de moucheture d’hermine sur le blason familial.
Une période qui signe l’apparition de l’hermine qui deviendra le signe distinctif des Princes bretons durant près de cent ans.
Les armes de Dreux en question se reconnaissaient à l’échiqueté d’or et d’azur brisé par un champ d’hermine plain.
L’arrivée de Jean III au trône du duché de Bretagne en 1312
En 1312, Jean III est sacré duc de Bretagne. C’est ce dernier qui se chargera de modifier les armoiries jusqu’alors utilisées en un simple blason d’hermine plain (1316).
Durant la période hivernale de l’an de grâce 1327, le duc Jean a été témoin d’une scène abasourdissante, alors qu’il revenait de chasse.
Il vit notamment un groupe de paysan torturer une hermine au pelage blanc au bord d’un ruisseau agité.
Connue comme étant une bonne nageuse, l’hermine affrontait fièrement ses agresseurs au lieu de fuir.
Jean en a déduit que l’hermine préférait perdre la vie plutôt que salir sa magnifique fourrure.
À cet instant précis, le duc prit la décision de demander la grâce de l’animal et d’associer une devise à ce désormais symbole de la Bretagne : Kentoc’h mervel eget bezan saotret (Plutôt la mort que la souillure).
Création de l’Ordre de l’Hermine par le Duc de Bretagne Jean IV en 1831 et de l’emblème
L’hermine en guise d’emblème a également donné naissance à l’Ordre de l’Hermine dirigé par Jean IV, le Duc de Bretagne en 1831.
Comme symbole, l’ordre a choisi une parure d’or et d’argent désigné par une hermine passante vêtue d’une écharpe à mouchetures. Sa devise était la suivante : « À ma vie ».
Encore aujourd’hui, l’Odre de l’Hermine récompense les personnes qui apportent leur part à l’édifice pour distinguer la culture bretonne.
Pourquoi l’hermine est-elle devenue un symbole de la Bretagne ? Signification du motif breton
Comme le lys du roi de France, l’hermine de Bretagne est un symbole indissociable de cette région du territoire français.
Caractéristique du symbole héraldique, la moucheture d’hermine
Utilisé en guise de fourrure, le motif de l’hermine prend la forme d’une petite croisette haussée avec trois courtes branches disjointes et irrégulières. Dans la plupart du temps, le symbole se pare d’un pied patté, terminé par trois pointes.
Pour information, la forme des mouchetures de l’emblème héraldique hermine de Bretagne varie suivant le temps, l’endroit et l’artiste qui le dessine sans pour autant que cela impacte sur sa signification.
Le pied de l’animal est souvent représenté avec trois points et peut atteindre les neuf pointes, mais très rarement une seule.
Des versions qui se traduisent par la représentation de la véritable fourrure de l’hermine, dont la queue était brossée.
Pour ce qui est des mouchetures d’hermine, elles sont couramment représentées seules ou sublimées des points de la tête.
Au nombre de 4, elles forment une croix terminée et une étoile terminée à 5 points.
Un emblème de pureté, d’intelligence et d’honnêteté
Cet emblème héraldique avec un genre de croix à ces racines peut symboliser la vertu morale.
Sa présence sur le drapeau de la Bretagne s’explique également par la symbolique de l’honnêteté qu’il incarne.
L’hermine bretonne aurait en effet le pouvoir d’éloigner la corruption.
Sans oublier les mouchetures cousues sur les robes des magistrats, les manteaux des rois et le camail des cardinaux qui renvoient à la pureté et l’intelligence du petit animal.
La légende de l’hermine selon la duchesse Anne et la devise bretonne : « Kentoc’h mervel eget bezan saotret » (« Plutôt la mort que la souillure »)
Une autre légende raconte que la duchesse Anne a été à l’origine de la devise de la Bretagne : Plutôt la mort que la souillure.
Au cours d’une chasse, elle aurait effectivement aperçu une hermine poursuivie par des chiens. L’animal aurait préféré mourir que traverser la mare boueuse et souiller sa belle fourrure.
Subjuguée par cette décision du petit mammifère, la duchesse lui sauva la vie et adopta l’hermine comme symbole.
Pourquoi il y a 11 hermines sur le drapeau breton ?
Contrairement à ce que vous pouvez penser, les 11 hermines représentées sur le drapeau de la Bretagne ne présentent aucune signification particulière.
Aucune source ne renseigne effectivement la raison du choix de ce nombre jusqu’à nos jours.
Néanmoins, certaines théories disent que ces 11 hermines sur le drapeau breton “Gwenn ha Du” font référence aux saints de la région.
