Georges-Joseph van Sluÿters est né à Paris d’une mère belge et d’un père architecte hollandais. Il est peintre, graphiste, décorateur de théâtre, designer et considéré comme l’un des artisans de l’Art Nouveau.
En effet, entre 1890 et 1900, alors qu’il s’installe à Montmartre, il se fait remarquer par des productions d’affiches, d’illustrations et de tableaux dans le style de ce nouvel art.
Ces créations sont raffinées et élégantes. Il sera influencé par le symbolisme et l’art japonais.
Georges de Feure s’investit dès 1894 dans des domaines aussi variés que la reliure, la tapisserie ou le mobilier. Il décora de nombreux intérieurs de maison.
L'enfance de Georges de Feure
Il est issu d’une famille aisée et distinguée dont il gardera un air aristocratique.
La faillite de son père, alors qu’il était âgé de 13 ans, le conduira dans une maison de commerce. Il est pris comme commis dans un bureau d’expéditions, commis dans une librairie puis ouvrier dans une fabrique de chapeaux de Rotterdam et finit par échouer dans une fabrique d’accessoires et aide-décorateur. Il intégrera une troupe pour être décorateur, costumier, acteur et même auteur.
Sa carrière artistique commence à 21 ans en 1889.
La rencontre déterminante avec Samuel Bing
En 1899 Samuel (ou Siegfried) Bing (1838-1905) fondateur du magasin « Maison de l’Art Nouveau », rencontre Georges de Feure.
C’est le début d’une collaboration où il exerça son art dans les vitraux, avec la réalisation de quelques-uns d’entre eux pour le pavillon de l’Art Nouveau à l’Exposition Universelle de Paris de 1900.
Il produira également des éléments de mobilier et accessoires de cabinet de toilettes et boudoirs, des vases, des bibelots et des bijoux qui seront présentés dans le magasin de Samuel Bing situé au 22 rue de Provence à Paris.
Qui est Samuel Bing ?
Siegfried Bing est un marchand d’art, collectionneur, critique d’art et mécène français d’origine allemande.
A sa naturalisation française, il se prénommera Samuel. Il créera un espace d’exposition-vente avec la « Maison de l’Art Nouveau ».
Elle est composée de 6 pièces sur deux étages. Samuel Bing inaugure ce lieu ce 28 décembre 1895, on y retrouve entre autres des œuvres de Georges de Feure, Emile Gallé, René Lalique, Louis Comfort Tiffany ou Louis Majorelle.
Les principales productions de Georges de Feure
Ces verreries sont célèbres pour la reproduction de scènes antiques sur des vases. Il a aussi conçu des objets décoratifs en verre signés de son nom : urnes, vases et luminaires.
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Une collaboration avec les Cristalleries de Baccarat et Les Frères Daum
Georges de Feure a fait produire par les Cristalleries de Baccarat des services à boissons (il n’existe malheureusement aucunes archives de ces réalisations).
L’urne à décor de danseuses et musiciennes hellènes, que l’on retrouve dans de nombreuses ventes aux enchères, a été réalisée en collaboration avec les ateliers des Frères Daum.
La qualité est assez inégale sur l’ensemble des pièces produites. Il apparait parfois uniquement la signature « Daum », alors que sur certaines, on voit apparaître celle de « Georges de Feure ».
Une urne créée pour le célèbre magasin « Fauchon »
L’urne à décor de danseuses et musiciennes hellènes fut un modèle créé pour le célèbre magasin d’épicerie fine de luxe « Fauchon » à Paris vers 1910.
Elle servait comme emballage de prestige pour ses biscuits, dragées et pralines. L’urne était réalisée avec un épais verre moulé pressé. Le décor est réalisé avec des poudres polychromes vitrifiées, technique bien maîtrisée par les Frères Daum.
Qu’est-ce qu’un vase réalisé en verre moulé pressé ?
La technique du verre moulé-pressé consiste à couler le verre en fusion dans un moule métallique en fonte ou en acier, puis à le presser fortement à l’intérieur de ce dernier afin d’en épouser fidèlement le relief.
Cette technique permet de mouler de façon industrielle des formes et des volumes de toutes sortes, le décor venant en creux ou en positif sur les faces choisies. Cette technique de verre pressé-moulé permet de produire des pièces très décoratives en particulier dans le domaine des arts de la table comme des verres, coupes, bougeoirs, assiettes mais aussi d’obtenir des pièces de forme pleine en ronde-bosse ou en bas-relief comme dans les vases.
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Le premières traces de verre, remontent à quand ?
L’histoire du verre remonte à la préhistoire : en 100 000 avant notre ère, l’obsidienne (verre volcanique naturel) est déjà taillé par l’homme pour former des pointes de flèches.
Les tectites (billes de verre formées par des impacts avec des météorites) servent également de bijoux.
De l’Art Nouveau à l’Art Déco
Comme tous les grands artistes et créatifs de cette période, Georges de Feure a su s’adapter aux modes décoratifs de son temps.
Ainsi, il se fait connaître dans le mouvement de l’Art Déco, grâce à son travail pour la décoration intérieure de la maison de couture Madeleine Vionnet, située au 50 de l’avenue Montaigne à Paris, en collaboration avec René Lalique.
Une fin de carrière difficile
Durant les années 1920, il est conseiller artistique pour les magasins de Madeleine Vionnet, puis pour les établissements Schwarz-Haumont, spécialisés dans la construction de structures métalliques d’art.
En février 1942, après une longue maladie, il demande au ministère des Beaux-Arts d’acquérir deux de ses tableaux pour la collection nationale, ce qui lui est refusé. Il meurt le 26 novembre 1943 dans le Paris de l’occupation.
Vie personnelle
Les signatures Georges de Feure
Les objets produis par cet artiste sont signés « G. de Feure » ou « DE FEURE » ou « De Feure » ou « de Feure.
La cotation des vases signés Georges de Feure
l a réalisé des vases en faïence, comptez environ 150 €. Pour les vases en verre entre 60 € pour l’urne et de 120 € à 200 € pour les pichets suivant l’état et la qualité.
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Christophe Garland est un passionné de l’art verrier, retrouvez ses articles sur son blog – leverreetlecristal.wordpress.com