Histoire du fort de Douaumont, ouvrage protecteur de Verdun
Édifié entre l’an 1884 et 1886, le fort de Douaumont fut appelé « fort Gérard » pendant un certain temps. Voici l’histoire de cet impressionnant ouvrage protecteur de Verdun sis dans la commune de Douaumont-Vaux, dans le département de la Meuse.
C’est à Verdun, en région Grand Est, que se trouve le plus grand ouvrage de la place forte de la ville de Meuse « le fort de Douaumont ».
Son histoire et ses infrastructures en valent le détour.
Le fort de Douaumont est l’un des forts pensés et commandés par le général et ingénieur militaire français « Raymond Adolphe Séré de Rivières ». Classés au titre des moments historiques depuis les années 1970, les vestiges de ce fort attirent de nombreux touristes du monde entier.
Découvrons ensemble ce qui fait de ce patrimoine de la ville de Meuse ce qu’il est aujourd’hui.
Quel est l'intérêt stratégique du fort de douaumont ? Où se trouve-t-il ?
Le fort de Douaumont culmine à 395 mètres d’altitude, sur un sommet au sud-est de l’ancien village de Douaumont, le Douaumont-Vaux de nos jours.
Une position très stratégique dans le sens où l’artillerie pouvait tirer tous azimuts, allant de la crête débouchant sur Froideterre à Vaux (de la partie ouest de la ville à l’est), en passant par la côte du Poivre, les Chambrettes et les bois d’Hardaumont.
Origine et histoire du fort de Douaumont, l'un des plans phares de la bataille de Verdun de 1916
Faisant suite à la guerre franco-allemande de 1879 qui a mené à la perte de l’Alsace-Lorraine par la France, le général Raymond Adolphe Séré de Rivière se lança dans la quête d’un plan de riposte.
Il opta pour un plan de défense de la nouvelle frontière incluant l’élévation de quatre places fortes dans quatre villes de l’Est de la France. À savoir Verdun, Toul, Épinal et Belfort.
À Verdun, un camp retranché à double ceinture constitué de 19 forts, de 7 petits forts et de 118 corps d’artillerie a été créé.
À cela s’ajoutent 23 abris d’arme et 17 petits ouvrages d’infanterie. Ces derniers sont faits de terre et de rondins aménagés de manière à former une « ligne de surveillance ».
Rappelons que ces fortifications étaient construites dans un périmètre de 43 km avoisinant les côtes de Meuse.
Création du fort de Douaumont de 1884 à 1886, prise par les Allemands et reprise par la troupe française
Le fort de Douaumont est l’un des nombreux forts bâti à l’occasion de la bataille de Verdun. Il se présente même comme étant le plus grand ouvrage de cette place forte de la ville de Verdun.
Il se trouve à l’extrême nord du camp retranché, sur la rive droite de la Meuse.
Contrairement aux autres forts du camp, le fort de Douaumont a été construit à l’improviste (de 1884 à 1886), près de 4 jours suivant le début de la bataille de Verdun en 1916.
Il fut d’ailleurs l’un des lieux phare de cette guerre opposant les armées françaises aux armées allemandes.
Pris d’assaut par l’armée allemande en mois de février 1916, l’intérieur du fort de Douaumont leur a servi de refuge pendant près de 8 mois.
En plus de servir d’abri à ses troupes, les forces allemandes lançaient leur plan offensif depuis l’intérieur du fort de Douaumont.
Après maintes et maintes tentatives de reconquête, la reprise du fort par les Français n’a été déclarée que le 24 octobre 1916.
De fort de Douaumont en maçonnerie à fort de Douaumont modernisé
L’intérieur et l’extérieur du fort en maçonnerie n’ont pas mis longtemps à se détériorer. L’idée de renforcer la protection des fortifications déjà présentes a été validée par tous.
Le fort de Douaumont était donc l’un des premiers à profiter de la couche de béton de 1,5 à 2,5 mètres d’épaisseur.
Celle-ci fut placée sur les maçonneries de la caserne, du couloir d’entrée ainsi que des traverses-abris entre 1887 et 1888.
À cela s’ajoute l’épaisse couche de sable avant de recouvrir le tout avec de la terre.
Dès 1889, les fossés du fort de Douaumont connaissent également des modifications.
Une seconde phase de modernisation du fort s’est tenue de 1901 à 1903, symbolisée par la création d’une casemate de Bourges en béton armée de deux canons de 75 mm.
Elle permettait le tir en flanquement vers l’ouvrage de Thiaumont.
Deux tourelles de mitrailleuses, une grande tourelle Galopin armée d’un canon de 155 mm pour le tir à longue distance et une plus petite tourelle d’artillerie ont par la suite été rajoutées au fort.
Pour une observation plus optimale, cinq observatoires cuirassés ont été installés à la surface du fort.
Puis, en 1906, un réseau de barbelés d’une largeur de 30 mètres est venu entourer le glacis du fort de Douaumont.
À présent, l’artillerie des lieux était protégée par du béton ou du cuirassé.
Un armement qui classe Douaumont au rang des ouvrages les plus emblématiques et résistants de la ville de Verdun.
Visiter le fort de Douaumont : à voir, horaires et tarifs d’entrée
Un détour dans ce fort de Douaumont, classé monument historique, s’impose donc durant votre voyage dans le département de Meuse, en région Grand Est.
Au programme : retracer le plan offensif établi lors de la bataille de Verdun, découvrir le casernement, la tourelle 155, le cimetière abritant près de 600 soldats allemands, le fossé et les autres vestiges du fort de Douaumont.
Des films, photographies d’époque et un guide multimédia sont d’ailleurs disponibles sur place pour vous aider à mieux comprendre l’histoire de ce haut lieu de protection de Verdun.
Pour ce qui est de l’horaire, le site est accessible du lundi au dimanche, de 10 heures à 17 heures 30.
Le prix d’entrée dans le fort de Douaumont est de 5€ pour les adultes âgés de plus de 18 ans et 4€ pour les jeunes ayant entre 8 et 18 ans.
