La fontaine de Saint-Eutrope serait miraculeuse ?
Découvrez la fontaine Saint-Eutrope située non loin de Tulle, dans le petit village de Favars. Cette eau miraculeuse est un lieu de rendez-vous de nombreux pèlerins. Retour sur ses origines et son histoire.
Tout comme la fontaine miraculeuse de Saint-Quirin, la fontaine Saint-Eutrope relève d’un mystère que nous allons tenter de découvrir à travers cet article.
Associée à plusieurs mythes et légendes, cette fontaine curative puiserait ses origines dans l’époque gauloise, alors que la christianisation gagnait de plus en plus de terrain et les rites païens disparaissaient peu à peu.
Son eau permettrait de guérir certains maux du quotidien.
La légende sur la fontaine miraculeuse de Saint-Eutrope
Quand on aborde le sujet de la fontaine Saint-Eutrope, deux légendes prédominent : celle en rapport avec le seigneur Alibert et celle du Saint–Pardoux.
La découverte de la fontaine par le seigneur Alibert
Nous sommes au XIVe siècle, le seigneur Alibert se serait rendu à Tulle pour assister à la procession de la Lunade organisée dans l’idée de venir à bout de la peste qui avait rudement frappé à cette époque.
Une manifestation qui n’a malheureusement pas réussi à stopper le fléau.
Désemparé face à la situation, il aurait cherché à se vider l’esprit en faisant de la chasse au sanglier, sa passion.
Alors qu’il pourchassait sa cible, il se serait perdu dans la prairie où se trouvait la fameuse fontaine.
Fatigué, le seigneur Alibert se serait endormi non loin de cette dernière.
Pendant son sommeil, son ancêtre serait venu à lui en lui demandant de retrouver ses ossements pour les remettre à l’intérieur d’une urne à l’ermite.
Celui-ci aurait également emmené la relique jusqu’à ladite fontaine.
Durant leur échange, la réincarnation de son ancêtre aurait insisté sur l’idée que l’ermite devait baptiser la fontaine Saint-Eutrope.
Après la concrétisation du rituel et la bénédiction de la fontaine, toutes les personnes présentes devront boire l’eau miraculeuse de la fontaine. Mettant ainsi fin à la peste qui sévissait à l’époque.
Une fois réveillé, le seigneur Alibert aurait couru à son château pour se remettre de son rêve mystérieux.
Le lendemain, il aurait honoré les demandes de son aïeul.
Miraculeusement, la peste prit fin.
Depuis ce miracle, la fontaine découverte par le seigneur Alibert a été vénérée par chaque personne venue y demander une bénédiction.
Pour autant, cet endroit n’est dédié qu’aux humains.
La même légende racontait qu’un chevalier qui voulait abreuver son cheval dans la fontaine en se moquant des avertissements des habitants a vu son animal frappé par les foudres.
En souvenir de ce drame, les fers du cheval en question ont été déposés sur les portes de l’église.
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La fontaine miraculeuse et saint Pardoux
Une autre légende fait référence à saint Pardoux, né au milieu du VIIe siècle, au cœur de la Creuse.
Fils de laboureurs très pieux, Pardoux aurait grandi en passant une grande partie de son temps à prier.
Du genre doux et gentil, il était très apprécié par ses camarades.
Puis, vient un jour, pendant qu’il était en train de jouer avec ses amis sur le pied d’un arbre, ces derniers se mirent à allumer un feu.
Alors que les flammes commençaient à se propager vers les plus hautes branches, les compagnons de Pardoux prirent leur jambe à leur cou pour quitter les lieux pendant que lui ne bougea pas.
Entouré de flamme, il se mit à recevoir une branche brûlée sur la tête, qui l’a rendu aveugle.
Pardoux considéra cette cécité comme une bénédiction de Dieu et témoigna davantage sa foi en sa religion.
Une fois adulte, il passait sa vie à offrir des habits et de la nourriture aux plus démunis.
Il aurait également eu le pouvoir de guérir les malades, rien qu’en posant sa main sur eux.
Devenu célèbre partout dans la région, Pardoux a été choisi par le comte de Limoges Lantarius pour prendre la direction du monastère qu’il venait de fonder à Guéret.
Un poste que cet homme humble avait décliné au départ, mais qu’il avait fini par accepter après que Lantarius l’en a convaincu.
C’est ainsi que Pardoux partit vivre au monastère où il vécut de manière extrêmement stricte. Pour preuve, il ne sortait presque jamais et recevait les pauvres et malades dans le besoin.
L’an 725, pendant que les Sarrasins se mettaient à tuer les chrétiens sur leur passage et brûlaient les églises, Pardoux était averti sur le fait que son monastère allait également y passer.
Pris de panique, les moines ont trouvé refuge dans les bois pendant que Pardoux préféra rester où il était, encore une fois.
Il passait ses journées et ses nuits à prier le Seigneur afin que les Sarrasins n’entrent pas chez lui.
C’est alors que le miracle a opéré et que les Sarrasins se sont éloignés.
Après cet événement, Pardoux a été élevé au rang d’abbé de Guéret avant de décéder quelques années plus tard et inhumé à proximité de son monastère, dans l’église de Saint-Aubin de Guéret en 737.
Figure très estimée des croyants, plusieurs communes ont aussi repris le nom du saint, à l’instar de Saint-Pardoux-la-Croisille, en Corrèze.
Dans ce même petit village perché à 25 kilomètres de Tulle, saint-Pardoux fut destitué par saint Eutrope, le saint venant de la Grèce, qui avait réalisé de nombreux miracles, dont guérir les estropiés.
Une fontaine a d’ailleurs été construite en contrebas de la place principale de ce village. Entourée d’une croix en pierre, l’eau de celle-ci permettrait de guérir les douleurs de tous ceux qui y plongeraient leur canne.
Ceux qui y jetaient une pièce verraient également leurs vœux se réaliser et aux célibataires de trouver leur âme sœur.
Demander bénédiction auprès de la fontaine miraculeuse, une tradition chère à ceux qui y croient
Chaque premier dimanche du mois de mai se tient un pèlerinage en hommage à saint Eutrope.
Une tradition qui s’est transmise de génération en génération, jusqu’aux années 1980.
Selon les dires de Pierre Leyrat, né à Tulle et habitant de Favars depuis sa tendre jeunesse, lui est ses parents participaient régulièrement à ces célébrations.
Ils traversaient, pour cela, l’église avec la statue de saint Eutrope pour se rendre jusqu’à la fontaine miraculeuse.
Il continuait en disant qu’à cette période de l’histoire, près de 1000 personnes venaient assister à ce premier week-end de mai.
Si de nos jours, le pèlerinage autour de la fontaine n’est plus d’actualité, plusieurs personnes s’y retrouvent pour y soulager leurs maux.
En effet, nombreuses sont les personnes qui continuent de croire aux vertus miraculeuses de l’eau de cette fontaine.
Ce sont celles qui souffrent de rhumatisme et d’arthrose qui s’y rendent le plus.
Rendez-vous sur les lieux pour savoir si la fontaine Saint-Eutrope est réellement miraculeuse ou pas !
