Présente à Murano depuis 1911, Ercole Moretti est l’une des dernières manufactures encore en activité. La collection « Rosette », « Millefiori » et « Murrine » sont la signature de la maison dont nous allons retracer l’histoire à travers ce dossier.
À l’origine de la célèbre mosaïque Millefiori, une perle convoitée pour ses couleurs et motifs, l’atelier Moretti retrace l’histoire d’un savoir-faire familial transmis de génération en génération.
Installée sur l’île de la lagune vénitienne depuis le XXe siècle, la manufacture Ercole Moretti s’identifie à ses pendentifs en murrine, ses assiettes ainsi que ses bols réalisés suivant les anciennes techniques romaines.
De véritables pépites, au design alliant tradition et modernité, et des perles en verre qui séduisent le monde entier !
Ercole Moretti & Fratelli, l’œuvre de trois frères originaires de l’île de Murano en 1911
Nous sommes en 1911 quand trois frères Moretti de Murano ont fondé l’atelier « Ercole Moretti & Fratelli ».
Leur objectif : maîtriser les techniques de production de la Rosetta (en français la Rosette) et la mosaïque Millefiori (Milles fleurs, en français), les deux iconiques perles de verre vénitiennes traditionnelles.
Un défi qu’ils ont réussi à relever puisque l’atelier de la famille Moretti demeure aujourd’hui l’une des dernières manufactures encore en activité sur l’île de Murano.
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Durant ses premières années d’activité, Ercole Moretti s’était attardée sur la fabrication de perles Millefiori.
Une collection qui a rapidement tapé dans l’œil des grands amateurs de perles.
Célèbres jusqu’à nos jours, les mosaïques Millefiori sont uniques de par la régularité de son exécution et la perfection de sa finition.
À la tête de la société se trouvent actuellement les enfants et petits-enfants de ses fondateurs.
Des nouvelles générations qui dirigent la société familiale en se concentrant sur les collaborations avec les designers internationaux dans l’idée de développer des créations à la pointe de la tendance, tout en préservant les techniques traditionnelles.
Ercole Moretti : l’histoire d’une invention et d’une passion pour les perles artistiques vénitiennes (Venezia beads)
Depuis toujours estimée pour la qualité de ses verriers, c’est sur l’île de la lagune vénitienne « Murano » que la manufacture Ercole Moretti a développé ses techniques.
Cette société de la famille Moretti nous embarque dans une série d’aventures exotiques à travers les inventions et passions qui l’animent depuis le jour même de sa création.
En plus de nous faire découvrir les perles artistiques vénitiennes dans toute leur splendeur, la manufacture est célèbre pour avoir innové dans le commerce des perles de verre.
En effet, les mérites de l’invention de la technique de finition de la chute permettant les finitions aussi scintillantes que détaillées des produits sont attribués à Ercole Moretti.
Le millefiori murrine de Moretti, classée plus belle perle au monde, témoigne de ce savoir-faire et qualité de l’atelier familial.
Pour rappel, les anciennes perles de verre vénitiennes sont précieuses en raison de leur utilisation en guise de monnaie symbolique dans l’Histoire.
Dans la liste des inventions propres à l’Ercole Moretti, nous pouvons distinguer les Perles orientales.
Bien qu’encore très peu connue, la manufacture était la première à fabriquer cette collection en Italie.
Ces perles font notamment suite au succès fulgurant des perles d’huîtres naturelles des années 30.
L’an 1937, Norberto Moretti, l’un des fondateurs de la manufacture s’est présenté avec une Essence d’Orient, un genre de pâte irisée formée avec des écailles de poisson originaire d’Extrême-Orient.
Ce dernier l’avait dilué dans de la colle spéciale pour en faire l’un des principaux composants de la création de fausses perles.
Suite à de nombreux essaies, et un petit coup de génie, les frères Moretti parviennent à diluer l’essence à l’intérieur de films de cellulose.
Ce fut l’un des ingrédients de leur recette secrète qui signait le début du succès de leur société dans le domaine de production de répliques de perles.
Fabrication de Millefiori à Murano
Célèbres et fabriqués uniquement par les maîtres verriers de l’île de Murano depuis le début des années 900, les verres Murrinas résultent d’un traitement aussi difficile que rare transmis de génération en génération.
Cette technique unique au monde du Millerfiori consiste à fabriquer à la main une tige de verre.
Pour ce faire, plusieurs couches de pâte de verre à l’état semi-liquide viennent se superposer les unes sur les autres, tout autour de la tige cylindrique.
Chaque couche est par la suite moulée de manière à former une couleur, une fleur ou autre forme.
La tige est composée d’une petite quantité de verre qui, après l’exercice d’une dépression longitudinale à l’intérieur et le passage du verre dans le creuset, donne lieu à une canne de Murina vénitienne.
Une fois que la canne prend forme, les maîtres verriers tiennent les deux fers et s’éloignent rapidement, chacun de leur côté.
En parallèle, ils secouent les tiges de manière à créer un motif, un sublimissime tableau mosaïqué. Une technique testée durant des siècles, qui requiert ainsi une parfaite maîtrise de cet art si singulière.
Après cuisson, les baguettes seront déposées sur de fines traverses en bois d’une cinquantaine de mètres de long alors qu’elles sont encore chaudes.
Une fois refroidies, elles seront découpées en tiges de 70 cm et finalement en fines rondelles auxquelles nous donnerons le nom de murrine.
Création Vintage et originale, ces murrines révèlent la parfaite maîtrise de la technique ancestrale du travail du verre par les artisans verriers de Murano.
Une monnaie d’échange prisée
Également appelées perles de troc, elles ont voyagé dans les colonies d’Afrique entre le XVe et XXe siècle, certaines ont participé à un commerce sordide, la traite des esclaves.
Encore aujourd’hui, la perle murrine millefiori est surnommée « perles commerciales africaines », dans certains pays.
Si la perle bénéficie d’une telle popularité au niveau international, c’est en partie dû à sa praticité en tant que monnaie d’échange.
Peu onéreuses à produire, les perles étaient surtout affectionnées par les populations autochtones d’Afrique et d’Amérique.
Outre les Africains, le premier empereur romain du nom d’Auguste a rapidement détecté le fort potentiel commercial du verre. Et ce, dès l’invention de la technique du soufflage du verre.
L’histoire remonte à l’an 30 avant Jésus-Christ, durant la conquête de l’Égypte qui formait avec la Syrie (et son verre de Damas), le centre névralgique du verre.
En tant qu’homme sage et intelligent, Auguste ordonne à une partie de la tribu vaincue de lui faire don d’objets en verre de qualité dont il connaissait déjà la valeur sur le marché.
À cette époque, les plus belles perles de verre s’échangeaient aussi bien que l’ivoire, voire l’or.
L’historique du troc révèle aussi que les perles et objets en verre ont joué un rôle essentiel dans la traite musulmane du VIIe-XIXe siècle.
Pour revenir à cette histoire, des milliers d’indigènes d’Afrique ont traversé le désert de Sahara après avoir été enlevés de leur terre pour atterrir, ou dans l’océan Indien, ou dans la Mer Rouge.
En chemin, ils ont été échangés contre des armes, de la verroterie et de la vaisselle par des commerçants originaires d’Arabie et d’Égypte.
Pendant près de 300 ans, les plus grands ports du continent européen à l’instar de Nantes, Londres, Amsterdam et Londres ont également envoyé un nombre important de navires en direction des côtes africaines pour échanger les esclaves contre différents objets. En particulier, des perles de verre.
Retour sur la naissance des pendentifs en murrine, assiettes (plates), bijoux et bols signés atelier Moretti vers les années 70
Après le succès mondial des perles millefiori murrine, Ercole Moretti lance les « murrinas pendentifs » (pendentifs en murrine) en 1968.
Des bijoux qui se sont très vite imposés comme de véritables classiques de Murano. Il en est de même pour les assiettes et bols inspirés des designs des verres romains, signés Ercole Moretti.
C’est avec certaines de ces perles, acquises chez une collectionneuse, que nous confectionnons nos bracelets en verre de Murano.
Formant le fleuron même de la production de Moretti, les murrinas pendentifs témoignent de la grande inventivité de ses créateurs.
Ils associent le côté traditionnel au style contemporain et trouvent facilement leur place autour du cou des femmes chics et tendance.
Mais ce n’est pas tout puisque la collection de plats et bols signée Ercole Moretti est aussi à couper le souffle.
Ayant séduit plus d’un architecte d’intérieur, cette création harmonieuse, colorée et faite à la main, donnera du cachet à l’ensemble du décor.
Suspendus au mur du salon, posé sur la table de la cuisine, dans la salle de bains… Ils ne manqueront pas d’attirer l’attention de vos convives.
Les créations de la manufacture Ercole Moretti ne se limitent, par ailleurs, pas à des pendentifs, des plats et des bols.
Elle pare également les belles femmes du monde entier jusqu’au bout de leur doigt à travers sa collection d’anneaux et de bracelets.
Habillés d’un style simple et décontracté, ces bijoux mettent en valeur le soin et la précision de la main experte de son créateur.