Le duché de Lorraine et de bar est l’actuel Lorraine dans le nord-est de la France ayant Nancy comme capitale. Cet ancien Etat résulte du partage de la Lotharingie en 959 par le duc Brunon de Cologne.
Dans notre guide sur la « croix de Lorraine », nous avons pu aborder brièvement l’histoire du duché et des ducs de Lorraine.
À présent, découvrons ensemble ce qu’est réellement le duché de Lorraine.
Le duché de Lorraine est l’État né du morcellement de la Lotharingie en deux duchés : la Basse-Lotharingie et la Haute-Lotharingie. Ces dernières constituent la partie ouest du Saint-Empire romain germanique.
Vous voulez en savoir davantage sur l’origine du duché de Lorraine qui a marqué l’histoire de notre belle région ? Lisez notre article : la bataille de Nancy, Charles le Téméraire.
Quelle est l'origine de la Lorraine ? De la création du duché de Lorraine sur la carte à sa dissolution
La Lorraine est une région apparue après plusieurs partages.
Le traité de Verdun de 843 a fait que les fils de Louis Le Pieux ont pu se partager l’Empire carolingien. Le territoire de la future Lorraine fut donné à Lothaire Ier.
L’an 855, après le décès de ce dernier, ses fils partagèrent le royaume. La partie nord revint à Lothaire II.
Le royaume de Lothaire II fut baptisé par Lothani regnum et se transforma en Lotharingie.
Après la mort de Lothaire II en 869, le traité de Meerssen permit à ses deux oncles de se partager la Lotharingie.
Louis le Jeune a néanmoins pu rassembler deux parties du territoire via le traité de Ribemont.
À partir de l’an 901, la Lotharingie fut remise entre les mains du roi de Germanie, après à l’empereur et enfin aux ducs.
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Un ancien État né du partage en deux de la Lotharingie par le duc Brunon de Cologne : Basse-Lotharingie et Haute-Lotharingie
Le duché de Lorraine était le duché le plus important de la région. Il était l’un des cinq « duchés ethniques » de Germanie et une frontière face au royaume de France.
Les nombreux conflits entre les ducs de Lotharingie ont notamment menés à son morcellement.
Le duché de Lorraine est, par définition, l’ancien État résultant du morcellement de la Lotharingie en 959.
La décision a été prise par le duc Brunon de Cologne, duc de Lotharingie, et son frère l’empereur Otton Ier.
Elle fut divisée en deux : la Basse-Lotharingie correspondant à l’actuel Benelux et la Haute-Lotharingie.
C’est cette dernière qui devint le duché de Lorraine. Il fut déclaré comme tel depuis 1067 jusqu’à l’annexion du territoire par la France en 1766.
Après son règne, le duc de Lotharingie confia la partie méridionale du duché au vice-duc Frédéric de Bar.
En 977, le comte Frédéric de Bar fut nommé au titre de duc de Haute-Lotharingie. Autrement dit, duc du duché de Lorraine !
Le duché de Lorraine ou la Haute-Lotharingie formait toute la partie de la province de Trèves installée sur la rive gauche du Rhin. À savoir :
- les diocèses de Metz ;
- Toul ;
- et Verdun ;
Le duché de Lorraine correspondait également à la portion la plus importante de Trèves qui comprend la petite portion du diocèse propre de Reims bordant les anciens pagi de Mouson, de Castrice et du Dormois.
Jusqu’à la signature de l’accord qui a offert le duché de Lorraine à la France en 1736, ce dernier dépendait du Saint-Empire romain germanique.
Un certain nombre de ducs s’y sont succédé jusqu’à Charles Quint qui refusa d’accéder au pouvoir.
Le duché de Lorraine et les ducs qui s’y sont succédé jusqu’à la mort de Stanislas Leszczynskis en 1766
Le duché de Lorraine a existé depuis près de sept siècles.
Tout au long de ces sept siècles, hormis les périodes d’occupation étrangère, la Lorraine a constamment été gouvernée par des ducs héréditaires, des descendants de Gérard d’Alsace.
Grâce au mariage d’Isabelle de Lorraine et de René d’Anjou en 1420, la maison de Lorraine ou la maison d’Alsace s’est aussi mariée à la branche angevine des Valois.
Après la mort sans héritier du duc Nicolas d’Anjou, sa tante Yolande prend les règnes du duché de Lorraine avant de renoncer à la couronne pour la céder à son fils René II. Un fils qu’elle a eu avec le comte Ferry II de Vaudémont.
C’est René II qui a protégé la Lorraine contre les tentatives d’annexion par le duc de Bourgogne Charles le Téméraire.
Jusqu’en 1737, les descendants Lorraines-Vaudémont se sont succédé sur le trône.
Cette année marque l’année durant laquelle le dernier duc héritier François III abdique le trône lorrain.
Pour la petite anecdote, ce refus de la couronne était la condition imposée par la France pour lui permettre d’épouser l’archiduchesse d’Autriche Marie-Thérèse (héritière des patrimoines des Habsbourg).
Rappelons que l’ancien duc François III était avant tout le grand-duc de Toscane avant d’être sacré roi des Romains et couronné empereur du Saint-Empire romain germanique sous le nom de « François Ier ».
Les « Habsbourg-Lorraine », descendant de François et Marie-Thérèse ont continué à préserver le titre honorifique de leur père « duc de Lorraine ».
Le fils d’Otto de Habsbourg-Lorraine dit « Charles de Habsbourg-Lorraine (Charles VII) » porte fièrement ce titre depuis le 4 juillet 2011.
Pour préparer l’annexion du duché de Lorraine par la France, la couronne de la région fut offerte à vie au souverain polonais détrôné et beau-père de Louis XV : « Stanislas Leszczynski ».
N’ayant aucuns réels pouvoirs politiques, Stanislas Leszczynski règne sur le duché de Lorraine jusqu’à sa mort en 1766.
Les principales villes de l’ancien État le duché de Lorraine
Le duché de Lorraine était constitué de plusieurs villes, comme :
- Nancy, la capitale ;
- Épinal ;
- Lunéville ;
- Sarreguemines ;
- Commercy ;
- Saint-Dié-des-Vosges ;
- Château-Salins ;
- Remiremont ;
- Blâmont, etc.
Parmi les frontières qui embrassaient le duché du Bar, il y a la principauté épiscopale de Verdun, la principauté épiscopale de Metz et de Toul, la Franche-Comté, l’Alsace, la Sarre, la principauté de Salm ainsi que le comté de Sarrewerden.
L’ancienne région Lorraine constitue la plus grande partie du duché.
À titre d’information : la frontière existant entre le duché et le comté de Bourgogne n’est apparue qu’en 1704, via le traité de Besançon.
Celui-ci stipulait le partage des terres de surséance entre le duché et le royaume de France.