Plus de 2000 oeuvres sont exposées à travers un parcours initiatique de 953 mètres, au sein du coeur de la cristallerie Saint-Louis, la Grande Place. Vous souhaitez vous rendre sur place et profiter au maximum de votre visite, voici un petit guide du musée Saint-Louis pour vous donner l'eau à la bouche. Étape par étape, plongez au sein de quatre siècles de création et d'innovation artistique !
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INFOS PRATIQUES : Musée La Grande Place à Saint-Louis
Le musée du cristal Saint-Louis vous accueille tous les jours, de 10h00 à 18h00, hormis le mardi, son jour de fermeture.
Situé au Pays de Bitche, entourée de forêts, la visite totale vous prendra la matinée.
Notre conseil :Complétez cette journée découverte des cristalleries avec la visite du site verrier de Meisenthal, ainsi que du Musée Lalique l’après-midi.
Profitez-en pour déjeuner au Château Hochberg by Lalique. Vous dégusterez la cuisine du Chef Arnaud Barberis (avec un menu du jour à 22€), dans un cadre exceptionnel. L’hôtel-restaurant se trouve juste en face du musée Lalique.
Des bons de réductions pour ces deux sites vous seront offerts à l’accueil du musée Saint-Louis. Ces hauts lieux du verre sont situés à seulement 10 minutes en voiture.
Rue Coëtlosquet 57620 Saint-Louis-lès-Bitche
Tous les jours, de 10h à 18, hormis le mardi.
Fermeture le 25 décembre et le 01 janvier.
- Tarif plein : 8€
- Tarif réduit : 4€
- Pass famille (2 adultes + enfants/petits-enfants) : 18€
- Visite guidée de la manufacture & entrée libre du musée (les lundi, mercredi, jeudi et vendredi à 11h) uniquement sur réservation : 20€
Mail : [email protected]
Téléphone : +33 (0)3 87 06 40 04
Visite de la cristallerie Saint-Louis en 2 étape
Journée visite, autant se lever tôt. Nous vous conseillons de débuter par le musée dès 9H30, pour ensuite prendre le train de la visite guidée à partir de 11h00. Ainsi, l’après-midi vous sera réservée pour profiter des autres sites verriers.
L’originalité du musée Saint-Louis est d’offrir aux visiteurs une immersion complète au sein de la Manufacture.
Deux types de visite
- La visite guidée, sur réservation, est fortement recommandée. Vous découvrirez ainsi les verriers de la cristallerie Saint-Louis en action, maîtrisant la matière en fusion, sans oublier les démonstrations des tailleurs graveurs, de l’atelier à froid.
- Le musée Saint-Louis, La Grande Place, surplombant les fondations d’un ancien four verrier.
Autant vous le dire de suite, la visite guidée est un incontournable.
Accompagné d’un passionné, ancien verrier et bénévole, vous serez plongés dans un univers magique. Entre la danse des verriers de l’atelier à chaud, et la naissance des décors l’atelier à froid.
Mais avant ?
Commencez par la Grande Place
Étape 1 : La Grande Halle
Dès l’entrée du musée, l’excellence s’affirme sous vos yeux.
Vous tombez nez à nez sur une pièce faisant plus de quatre mètres de haut, constituée de plus de 2000 pièces et pesant une tonne.
Ce candélabre, est le même que celui réalisé pour le roi du Népal, en 1895.
Vous serez invités à entamer une promenade de 953 mètres autour des chefs-d’oeuvre de la cristallerie Saint-Louis.
Plus de 2000 pièces au total.
Les oeuvres exposées témoignent de plus de quatre siècles d’histoire. On y découvre toutes les techniques, des plus anciennes aux contemporaines, illustrés par vingt vidéos didactiques et poétiques.
Tout y est expliqué à travers des illustrations, à l’image des célèbres opalines, une spécialité de la cristallerie.
En 1844, la cristallerie Saint-Louis débute une production de verre opaque aux couleurs vives actuellement connu sous le nom d’opaline.
Cette fabrication atteint son apogée entre 1850 et 1860.
L’empreinte historique est également très présente. Certaines pièces témoignent d’une époque, d’un prestige, à l’image du globe terrestre en cristal.
Créé en 1818 pour être offert à Louis XVIII, gravé par Jules Leclerc, ce globe a été réédité en 1992 à l’occasion du 225e anniversaire de la cristallerie.
Chaque étape de la visite est une explosion de lumière, de couleur.
Un émouvant savoir-faire quatre fois séculaire des artisans qui s’offre aux yeux des visiteurs éblouis.
Étape 2 : La visite guidée
Au programme, la découverte des différentes étapes de la fabrication du cristal, au sein d’une manufacture de prestige, fleuron du luxe français.
Des écouteurs, vous permettront de plonger dans les explications indispensables d’un amoureux du verre. De minute en minute, la beauté du métier de verrier s’illustre de la plus belle des façons.
C’est le début du parcours audio et guidé.
Nous voilà dans le SAS, juste avant l’entrée dans la halle verrière. C’est ici que nous comprenons l’ampleur du travail pour réaliser ces pièces d’exception.
Trois fours sont en activité, jour et nuit, 7j/7.
- Le four à bassin
- Le four à pot
- Le four de recuit
La chaleur se ressent, d’autant plus en cette journée caniculaire.
Grâce à un jeu de passerelles, on découvre les fours des verriers. Survolant la scène, telle une pièce de théâtre, le spectacle est total.
Chaque verrier est à sa place, tel une immense chaine de travail. Sauf qu’ici, rien n’est mécanisé. Chaque élément de la chaine repose sur un pilier, le savoir-faire et le travail du verrier.
Le cristal en fusion :
Ici, plusieurs verriers s’affairent autour du four, pour sortir de la masse en fusion, à 1400°C, des boules rougeoyantes et fumantes.
- Le verrier doit alors sans cesse faire tourner la canne, afin que la force centrifuge conserve une forme régulière à leur “paraison”.
- Le cristal est ensuite moulé, on compresse une forme métallique dans la masse en fusion qui se trouve ainsi repoussée contre les parois du moule.
Regardant, écoutant, on y apprend que le soufflé tourné permet ainsi d’éviter les coutures du cristal, réalisées par le moule.
D’un côté, le verrier souffle dans sa canne, tournant sans cesse, de l’autre, le second renferme le moule en fer, donnant la forme finale à l’oeuvre.
La prochaine étape, l’atelier à froid.
Petite escapade à l’atelier des presse-papiers, l’une des fiertés de la cristallerie. Tous les ans, quatre à huit presse-papiers sont édités en séries limitées.
Tout est dans le détail :
C’est ainsi que lorsque vous avez un bouquet dressé dans un presse-papier, c’est-à-dire quelques fleurs, chaque fleur et pétale vont être réalisées séparément, en partant de baguette de cristal de couleur qu’on va réchauffer, déformer, étirer, assembler à chaud.
Pour un bouquet dressé, une personne va mettre huit heures. Les deux verriers, nécessaires pour enfermer le bouquet, vont alors mettre deux heures.
Chez Saint-Louis, plus de 50 artisans artistes s’activent à l’atelier à froid. La taille à Saint-Louis, c’est une spécialité, une identité.
Taillé, gravé, poli, chaque étape marque l’identité d’une savoir-faire.
Doublé couleur et taillée main, c’est un must.
C’est ce qu’offre Saint-Louis, tandis que bien d’autres se contentent de moulé, et même parfois de peinture …
Pour Hermes, qui détient la cristallerie depuis 1995, la main de l’homme est souveraine. On ne triche pas, la perfection est accomplie.
Le métier de verrier se divise en plusieurs branches : souffleur de verre, tailleur, décorateur, graveur, polisseur.
Admirez la subtilité du service de table botticelli. La gravure est réalisée à la roue, et nécessite cinq à six meule différentes.
Très vite, on s’aperçoit de la dextérité des verriers. On estime qu’il faut plus de 10 années d’expérience pour devenir un bon tailleur.
Tailleurs, graveurs, puis polisseurs se succèdent pour donner la touche finale à l’oeuvre en cristal.
La dernière étape.
Le cristal passe entre les mains des “choisisseuses”, contrôle qualité indispensable pour une production de prestige.
Si le moindre défaut est constaté, la pièce est refusée, renvoyée à l’atelier pour être refondu.
Un verre sur deux est détruit.
La perfection est de mise. Aucun défaut n’est accepté.
Cela peut paraître beaucoup pour certain, mais c’est le prix à payer pour être le leader d’un art de vivre à la française, gardien des anciennes techniques artisanales de notre région, la Lorraine, terre de cristal.
Saint-Louis, première verrerie d'Europe
Le musée Saint-Louis est l’occasion d’en apprendre davantage sur l’histoire du verre et du cristal.
Saint-Louis tient une place centrale dans ce récit, étant la plus ancienne verrerie d’Europe.
Tout commence en 1567, au coeur de la Lorraine mosellane. La verrerie de Münsthal, anciennement Saint-Louis, est un haut lieu de la production verrière.
En 1786, Louis XV accorde le titre de Verrerie Royale.
Ce n’est qu’en 1767, après le rattachement de la Lorraine à la France, que le roi Louis XV accorde l’autorisation à M. René François Jolly et Compagnie d’établir une verrerie qui se dénomera “Verrerie Royale de Saint-Louis”.
À cette époque, les cristalleries de France ne produisent pas encore de cristal.
Les verriers de Saint-Louis seront les premiers à percer le secret de la composition du cristal en France. Déjà découvert par les Anglais en 1673, gardien du cristal au plomb, Saint-Louis doit cette découverte à son directeur, Monsieur de Beaufort.
En 1825, le verre est abandonné au profit du cristal au plomb, bien plus noble.
Le verre Trianon, créé en 1829, ouvre la voie vers un nouvel art de vivre à la française. C’est le début de la notion d’art de la table, qui comprend plusieurs verres selon les usages.
Soufflé bouche et décoré à l’or fin, le service Trianon est emblématique de la Maison.
Encore plus incroyable.
Créé en 1928, le verre Tommy est servi 10 ans plus tard dans la galerie des Glaces du château de Versailles; célébrant l’amitié franco-britannique.
Pour ce repas, plus de 2200 verres Tommy ont été produits.
Et aujourd’hui ?
Détenu aujourd’hui par le groupe Hermès depuis 1995, Saint-Louis est le premier employeur au pays de Bitche, avec plus de 300 salariés, dont 200 ouvriers.
Investir, innover, sans oublier sa ligne directrice, l’histoire, la cristallerie Saint-Louis n’a pas à rougir face à Baccarat ou encore Lalique.
En 2019, une nouvelle tour de composition, où les matières premières sont mélangées, sera installée. “Il s’agira du dernier gros investissement que nous prévoyons” selon le PDG. Coût estimé : près d’un million d’euros.
« Il s’agira du dernier gros investissement que nous prévoyons »
PDG de Saint-Louis Tweet
Étape 3 : La boutique Saint-Louis
Le comptoir de la Manufacture Saint-Louis présente les dernières collections de la cristallerie à tarifs préférentiels.:
Une belle façon de terminer la visite, et pourquoi pas, repartir avec un souvenir bien français.
Vente exceptionnelle Saint-Louis, 4 jours de cristal
Étape 4 : Où déjeuner ? Notre conseil
Une fois votre visite du musée Saint-Louis terminée, prenez la direction de l’Alsace pour déjeuner au Château Hochberg, à 15 minutes en voiture.
Situé en face du musée Lalique, vous n’aurez qu’a faire une petite marche digestive pour découvrir un nouvel univers.