Le cœur vendéen, véritable symbole, tient son origine d’un bijou ancien en argent. Au cours de l’histoire, le cœur devient double puis s’est enrichi d’une couronne et d’une croix. Découvrons la signification de cet emblème, aujourd'hui omniprésent dans le paysage vendéen.
Direction la Vendée, là où les cœurs se rencontrent !
Et d’ailleurs, cette expression prend tout son sens si l’on se réfère à son blason, un double cœur surmonté d’une couronne et d’une croix.
Considéré comme le symbole vivant de la Vendée, le cœur vendéen est certainement l’image qui symbolise le mieux ce département français.
Pour de nombreux historiens, il existe depuis la nuit des temps. Sa première apparition remonterait à l’époque gallo-romaine où il s’utilisait pour orner certaines sépultures.
Au fil des années, ce symbole est devenu sujet à controverse du fait qu’il résulte d’armoiries créées en 1943 et qu’il se compose « deux cœurs entrelacés surmontés d’une couronne et d’une croix ».
Retournons en arrière pour découvrir l’origine et la signification du cœur vendéen.
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Crédit photo : www.territoiredemotions.fr
Le cœur vendéen, inspiré d’un accessoire ancien, la guimbarde
Tout a commencé par un bijou ancien, appelé la « guimbarde ». C’est une sorte de broche en forme de cœur ajouré. Elle tire son nom d’un instrument de musique rudimentaire dont la forme est similaire à la sienne.
Probablement conçu à Niort et à Nantes dès l’Ancien Régime, cet accessoire faisait office d’épingle de col et porté principalement par les hommes du Bas-Poitou. Progressivement, il a obtenu la faveur des femmes qui l’enrichissent d’une couronne et d’une croix en forme de broche.
Le motif cœur symbolisait l’amour et la fidélité. Quant à la couronne, elle faisait référence au mariage qui couronnait l’amour.
Et alors que le culte du Sacré-cœur de Jésus s’est répandu au XVIIe siècle.
Ce n’est qu’en 1793 que les insurgés de la Guerre de Vendée adoptent le Sacré-cœur et l’utilisent comme emblème de protection et de fidélité au catholicisme. Il est représenté par un cœur en tissu rouge plein, orné d’une croix (à gauche) en signe de ralliement.
Ce cœur était arboré par les combattants vendéens et les chouans en signe de reconnaissance.
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Le logo du double cœur avec comme devise « Utrique fidelis » (fidèle à Dieu et au Roi)
Au début du XIXe siècle, le cœur devient double en raison de la forte symbolique du Sacré-cœur de Jésus et Marie, mais aussi de l’union de l’homme et de la femme.
Mais c’est réellement après l’équipée de la duchesse de Berry en 1832 que le bijou en double cœur à connotation religieuse et monarchiste connaît un engouement dans la région. Il correspond à une double fidélité au Roi et à l’Eglise.
En 1943, le double cœur est surmonté d’une couronne et d’une croix, adopté par le département de la Vendée comme meuble héraldique, caractéristique de son blason. La devise associée est « Utrique Fidelis » (fidèle l’un à l’autre). On parle de fidélité à la monarchie, à la religion ou à la région.
En 1989, ce blason donne naissance au logo du double cœur rouge et blanc, devenu un emblème du département de la Vendée.
Le blason de la Vendée, objet de nombreuses polémiques
Ici, ce n’est pas le double cœur en soi qui est remis en cause, mais plutôt les symboles de la croix et de la couronne.
Pour certains, ce symbole manque en effet de neutralité. Ils font état d’un détournement du symbole qu’ils estiment être une vision d’une Vendée religieuse et fortement rattachée au traditionalisme.
L’affaire a d’ailleurs été portée jusqu’au tribunal. Mais finalement, la décision de conserver ce logo fut accordée au conseil général. Cela n’empêche pas de voir remonter des polémiques autour de ce sujet, car chacun a sa propre vision de la Vendée qui lui convient le mieux.