Installé à deux pas de la frontière allemande, le char Zimmer est un témoin historique. Emblème de la libération de Strasbourg par la 2e division Blindée du Général Leclerc le 23 novembre 1944, découvrez son histoire.
Une autre visite incontournable, à ajouter aux sites phares présentés dans notre guide « Que faire à Strasbourg ? », est le Char Zimmer.
Ce véhicule blindé, de modèle Sherman, porte le nom du Maréchal des logis, le chef Albert Zimmer, en son honneur.
Figure emblématique de la Résistance Française en Alsace, Zimmer a intégré le groupe des résistances strasbourgeois avant de rejoindre la zone libre et contribuer à la libération de la ville.
Crédit photo : Par Laurent Jerry — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=26296626
Le serment de Koufra : la promesse d’un cesser le feu après la libération de Strasbourg par le général Leclerc en 1941
Après la bataille de Koufra qui s’est tenue le 2 mars 1941 en libye, le colonel Leclerc avait prêté un serment, dit « serment de Koufra » à ses hommes.
Un serment par lequel il jurait lutter jusqu’au bout et ne jamais déposer les armes tant que les couleurs de la France ne flotteront pas sur la Cathédrale de Strasbourg.
En d’autres termes, il n’y aura un cessé le feu qu’après libération de Strasbourg.
Il s’agit également du même serment de Koufra qui guidera la 2ème division blindée et le Général Leclerc tout au long de la Libération de la France, dont la libération de Paris à la date du 25 août 1944.
Vers la Libération de Strasbourg…
Le 8 septembre 1944, le Général accompagné de ses hommes lève le camp et quitte la capitale pour aller vers l’Est avec pour objectif de conquérir la ville de Strasbourg.
Après avoir réussi à libérer Sarrebourg, la Petite Pierre et la Saverne, la 2ème division blindée s’est dirigée vers Strasbourg le matin du 23 novembre 1944 en passant par le pont de Kehl.
En milieu de matinée, un message codé s’est mis à résonner dans les chaînes de radio de la ville : « Tissu est dans iode ».
Comme l’a fait le Général de Gaulle durant son appel du 18 juin, le discours diffusé à la radio de Londres sur les ondes de la BBC, ce message était lancé par les troupes alliées pour déclarer l’arrivée de la 2e DB dans Strasbourg.
Le tissu faisait référence aux chars du lieutenant-colonel Rouvillois et iode désignait la ville de Strasbourg.
Une des colonnes, la colonne de Rouvillois a pu pénétrer dans Strasbourg en empruntant le Nord, par la nationale 63 du Mondolsheim, Bischheim, Schiltigheim.
Après avoir traversé la place de Haguenau, elle a réussi à accéder à la cathédrale de Strasbourg.
À cette période, la brume de l’automne noyait la ville et les rues étaient vides. Les soldats, eux, se mirent à avancer vers le Rhin.
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Char Cherbourg dans le Port du Rhin, un clin d’œil au Maréchal Jean Eugène Albert Zimmer
Le char Cherbourg prend place en face de l’école du Rhin, à proximité du Port du Rhin.
Installé à quelques mètres de la frontière, ce char est un hommage au maréchal de logis Zimmer.
Pour entrer dans les détails, Albert Zimmer fut élu chef de char du « Cherbourg » peu avant le départ pour la libération d’Alsace.
L’engin était un Sherman M4A3 de l’escadron d’état-major du 12e RC muni d’un obusier de 105 mm.
Le 13 novembre 1944, l’offensive a été lancée. Les troupes alliées avaient pour mission de pénétrer les deux lignes de résistances mises en place dans le département des Vosges, dont la Vor-Vogesenstellung et la vogesenstellung.
Très rapidement, les troupes parviennent à conquérir le Belfort, le 20 novembre, et Mulhouse, le 21 novembre et Metz, le 22 novembre.
Des villages et villes libérées qui rapprochaient les troupes de leur objectif ultime qui était de libérer Strasbourg.
Arrivée près de la frontière, l’armée allemande se livre à une résistance encore plus intense.
Vers 16 heures de l’après-midi, alors que l’armée allemande refuse de céder le territoire, le Maréchal des logis Albert Zimmer essaie de forcer l’entrée à bord du char Sherman baptisé le Cherbourg.
Alors qu’il pointait en direction du pont de Kehl, le char a été victime d’un tir de Panzerfaust, un lance-grenade anti-char allemand, à l’issue duquel il a pris feu.
Albert Zimmer est mort sur le coup.
En parallèle, les renforts sont arrivés et le Général s’est mis à réinstaurer la souveraineté de la France.
Une manière pour lui de tenir le serment de Koufra.
En début d’après-midi de la journée du 23 novembre 1944, le drapeau de la Libération de Strasbourg a été hissé sur la Cathédrale de la ville.
Il s’agissait en ce temps-là d’un drapeau français réalisé avec les moyens du bord pour célébrer la victoire des troupes françaises sur les Allemands.
À partir d’un drap coloré en bleu et d’un bout de drapeau rouge, la femme d’un boucher du coin a donné un symbole de victoire à ceux qui sont parvenus à libérer Strasbourg.
Sur ce, n’hésitez pas à revivre cette passionnante histoire devant le Char Zimmer, l’un des importants vestiges de la Libération de Strasbourg et de la France Libre en Alsace.
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