10 anecdotes sur le beffroi de Douai
Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le beffroi de Douai vous transporte au Moyen-Âge. Fierté du Nord et des Hauts-de-France, cette tour est le témoin vivant de l'histoire de Douai. Découvrez 10 anecdotes (que vous ne connaissez sûrement pas) sur le beffroi de Douai, situé rue de la mairie.
Situé au dessus de l’hôtel de ville, ce beffroi du Nord-Pas-De-Calais est la principale attraction de la ville. Par son carillon, il se classe parmi les plus beaux beffrois du Nord-Pas-de-Calais.
Au Moyen-Âge, l’époque où la majorité des villes allemandes et anglaises mettaient du cœur à construire des hôtels de ville, les premiers beffrois voyaient le jour – comme celui à Douai – et plus largement dans le Nord de la France jusqu’en Belgique.
Contrairement au donjon (symbole de seigneurs) et au clocher (emblème de l’église), le beffroi représente le pouvoir des magistrats et échevins octroyés par les seigneurs pour faire régner la justice sur leurs terres.
Au fil des siècles, il est devenu le symbole du pouvoir civil et marchand des communes de France et de Belgique.
Plus hauts que les églises et les châteaux, les beffrois apportent du volume aux paysages des Flandres dont la plupart sont inscrits au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO au titre de beffrois de Belgique et de France.
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1) La construction du beffroi a été interrompue par des incendies
Le beffroi de Douai est bâti en grès des Flandres et briques en 1380 en remplacement d’une ancienne tour de guet en bois.
Mais c’est en 1386 que les échevins de Douai ont véritablement entamé les travaux de construction en utilisant des pierres du vieux château de Cantin. En même temps, l’hôtel de ville fut construit sur le côté ouest de la tour, il ne comportait qu’une seule aile.
Après un arrêt d’une quinzaine d’années, le chantier se termine finalement en 1410.
La foudre a ensuite frappé plusieurs fois le monument occasionnant de légers dommages. Puis, en 1471, un violent incendie (dû à la foudre) se déclara et endommagea le sommet du beffroi détruisant ainsi l’horloge, les cloches et la flèche.
Heureusement, tout a été reconstruit, notamment la flèche et le grand lion des Flandres (de 2 mètres).
Trois frères d’origine flamande, Hoerken, Willem et Gobelin Moer, se sont chargés de la création des cloches : la Joyeuse – le Timbre – la cloche des Portes – la cloche des Echevins.
Au XIXe siècle, c’est au tour de la tour lézardée d’être restaurée, suivi de la mise en place de la nouvelle horloge.
A la même période, l’hôtel de ville s’agrandit grâce à la construction d’une deuxième aile en grès et en brique, réalisée à l’identique pour donner au bâtiment son actuel aspect symétrique.
2) Le carillon de Douai sonne toutes les 15 minutes !
Dans la région des Hauts-de-France, la visite du beffroi de Douai peut se faire visuellement et musicalement grâce à l’un des plus grands carillons d’Europe. En effet, le carillon de Douai est un joyau musical unique en son genre, composé de 62 cloches de 18 tonnes.
Le premier carillon a été construit en 1391 puis détruit par les Allemands en 1917. Il fut remplacé par la société Wauthy de Douai en 1924. Pour lui donner un meilleur son, ses cloches ont été remplacées par celles de la fonderie Paccard d’Annecy-le-Vieux en 1954.
47 autres cloches sont venues compléter les deux plus grosses datant de 1924 : « Joyeuse » (de 5 500 kg) et « la disnée » (1 600 kg). En 1974, d’autres cloches s’ajoutent au carillon ce qui fait au total 62 cloches couvrant 5 octaves.
En outre, le carillon de Douai se compose d’un mécanisme qui fait sonner une ritournelle différente tous les quarts d’heure.
L’air des puritaines d’Ecosse (à l’heure), le thème de l’air de Gayant (aux quarts), la barcarolle de Marie (à la demie)… Il rythme la vie quotidienne des habitants et égaye les rues du centre-ville.
Ce n’est pas tout ! Le carillon est aussi doté d’un clavier qui permet d’offrir des concerts tous les samedis matins et les jours de fête.
3) Le beffroi de Douai est immortalisé en peinture par Camille Corot
Jean-Baptiste Camille Corot est un peintre et un graveur français parmi les fondateurs de l’école de Barbizon. Il était spécialisé dans l’art du portrait (proche ou figure de fantaisie) ainsi que des paysages.
Dans l’une de ses œuvres, Camille Corot a tenu à immortaliser le beffroi de Douai. Il a alors produit une peinture de la période classique aux styles Ecole de barbizon et réalisme. Aujourd’hui, on peut trouver cette célèbre toile de Camille Corot au musée du Louvre.
4) L’architecture du beffroi est un mélange entre styles gothiques et renaissance
Arrêtez-vous devant le beffroi de Douai et laissez-vous séduire par son allure imposante et son architecture remarquable, mélangeant les styles gothiques et renaissance.
Avec une hauteur de 58 mètres, sa structure se divise en trois parties bien distinctes :
- La base carrée : elle permet au beffroi de jouer son rôle initial en tant que forteresse
- La tour octogonale : de style renaissance suite aux modifications du XVIe siècle, elle est couronnée d’un dôme surmonté, à son tour, par un campanile. Ce dernier est orné d’une statue de la Vierge qui a été rajoutée au XIXe siècle.
- Son sommet : est agrémenté de tourelles, de lucarnes et de girouettes avec un grand lion des Flandres brandissant une bannière flanquée du « D » gothique entre ses pattes, symbole de la ville de Douai.
5) Le beffroi vous plonge dans l’histoire de la ville de Douai
La visite du beffroi de Douai vous offre une plongée dans l’histoire de la ville au Moyen-Âge grâce à des dispositifs audiovisuels, scénographiques et interactifs.
Initialement, il servait d’édifice pour abriter les cloches. Très vite, le beffroi est devenu la fierté et le symbole d’indépendance de la commune.
En effet, à l’époque, le droit de construire un beffroi et de sonner les cloches étaient des privilèges octroyés par les seigneurs à certaines villes. Les cloches servaient notamment à donner les repères aux habitants et annoncer des événements importants.
Au cours de l’histoire de Douai, son beffroi a aussi déjà servi de prison et de mairie. Malgré les périodes de conflits témoignant de la résilience de la ville, la tour est restée debout ce qui en fait un symbole puissant de Douai.
6) Le carillon de Douai est celui entendu dans le film « Bienvenue chez les Ch’tis »
Avez-vous déjà vu le film culte intitulé « Bienvenue chez les Ch’tis » ? Si oui, vous avez certainement entendu le son d’un carillon ?
Sachez que c’est le son des cloches du beffroi de Douai –recréé en studio à Paris- que l’on entend dans le film (et non celui de Bergues).
Pour cause, le réalisateur Dany Boon a particulièrement été séduit par l’excellente qualité sonore de cet instrument et par le jeu de Stefano Colletti, l’interprète et le maître-carillonneur dans le film.
Par la suite, le succès de ce film a rendu célèbre le beffroi de Douai et son fameux carillon.
7) La visite du beffroi se déroule en plusieurs étapes
Bien plus qu’un simple monument, le beffroi de Douai est un patrimoine unique de la région. Il se reconnaît par son toit en ardoise, ses pointes dorées et ses quatre tourelles, formant un ensemble architectural homogène avec l’hôtel de ville.
- Le parcours de visite commence par la salle des gardes avec sa cheminée monumentale au premier étage. Des panneaux et des maquettes relatent en détails la construction de beffroi et de l’hôtel de ville.
- En montant au second niveau, vous trouverez la salle des sonneurs abritant l’horloge mécanique et automatique du carillon.
- Au troisième étage se trouve la chambre des cloches où se cachent le carillon de 62 cloches, le plus important de France, ainsi que la cabine du maître-carillonneur.
8) Un escalier est installé pour prendre de la hauteur et admirer la cité des Géants
Le beffroi de Douai vous invite à monter un escalier en colimaçon de 196 marches pour accéder à une plateforme offrant une vue imprenable sur la cité des Géants.
Rassurez-vous, l’ascension se fait par palier et les marches sont étroites de façon à atteindre le sommet sans trop d’effort.
Une fois là-haut, profitez-en pour voir de près son carillon et pourquoi pas tenter de jouer quelques notes, voire faire tinter « Joyeuse ».
9) Le beffroi se découvre en musique grâce à un maître-carillonneur
Dès 1391, un sonneur est désigné par les échevins pour « batteler les appiaulx » du carillon et rythmer la vie des Douaisiens. Jehan Lourdel, dit « des Bacquez » fut le premier d’une longue lignée de 35 carillonneurs qui continue jusqu’à ce jour.
Si vous ne voulez pas gravir les 196 marches à l’intérieur de la tour, une alternative se présente à vous pour revivre l’ambiance visuelle et sonore du Moyen-Âge : écouter le maître-carillonneur qui vous offre un spectacle inoubliable dans le parc.
10) Pour Victor Hugo, ce beffroi était le plus beau qu’il ait jamais vu
Victor Hugo était totalement tombé sous le charme de ce monument lors de son passage à Douai en 1837. Voilà les mots exacts qu’il a prononcés à cette époque :
« Il y a là le plus joli beffroi que j’aie encore vue. Figure-toi une tour gothique coiffée d’un toit d’ardoise, qui se compose d’une multitude de petites fenêtres coniques superposées ; sur chaque fenêtre une girouette, aux quatre coins, une tourelle ; sur la pointe du beffroi, un lion qui tourne avec un drapeau entre les pattes ; et de tout cet ensemble si amusant, si fou, si vivant, il sort un carillon. Dans chaque petite lucarne, on voit se démener une petite cloche qui fait rage comme une langue dans une gueule. J’ai dessiné cette tour, et quand je regarde mon dessin, il me semble encore entendre ce joyeux carillon qui s’en échappait comme la vapeur naturelle de cet amas de clochetons. »
