37 cloches, 75 mètres de hauteur, une vue à 360°, le beffroi d’Arras est une visite incontournable dans le Nord-Pas-de-Calais. Il vous immerge au cœur de la vie des Arrageois au Moyen-Âge. Découvrez à travers ces 10 anecdotes la riche histoire de cette magnifique tour qui borde la Place des Héros.
Ouvrez grand les yeux et les oreilles, le beffroi d’Arras vous fera vivre une expérience hors du commun lors de votre voyage dans les Hauts-de-France.
Dans les villes du Nord de la France, le beffroi occupe une place centrale. Il est considéré comme un symbole significatif de démocratie et de liberté civique. Voilà pourquoi, il est souvent situé en plein cœur de la ville – comme ici à Arras.
La Place des Héros est le berceau du Beffroi d’Arras, avec un style architecturale caractéristique de l’Europe du Nord.
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1) Le beffroi de l’hôtel de ville d’Arras était élu monument préféré des Français en 2015
Accolé à la façade postérieure de l’hôtel de ville, le beffroi d’Arras est classé monument historique depuis 1840 et inscrit au patrimoine de l’UNESCO en 2005.
Mais ça ne s’arrête pas là ! Il a aussi été élu Monument préféré des Français en 2015. Une grande fierté d’Arras, voire même des Hauts-de-France, le beffroi est superbe avec son style gothique flamboyant et du haut de ses 75 mètres.
2) La construction du beffroi d’Arras s’est faite au jour le jour
Selon un document de 1463, la construction du beffroi d’Arras avait déjà commencé cette année-là à l’emplacement de la halle aux cuirs.
Au jour le jour, la ville d’Arras engage des ouvriers pour bâtir la tour sans compter les dépenses. Elle paie leurs services avec les revenus de la ville ou grâce à la vente de matériel.
Le beffroi est installé sur une large base carrée sur laquelle s’organisent plusieurs étages octogonaux. En 1499, la bancloque est mise en place en haut de la tour pour sonner l’allégresse lors de la venue de Philippe Ier le Beau.
En 1501, les bourgeois d’échevinage se réunissent pour financer la construction du beffroi et d’un nouvel hôtel de ville. Parce que l’ancien bâtiment était en ruine, le nouveau va être accolé au beffroi.
En 1513, le nouvel édifice s’agrandit et déplace l’entrée de la tour au premier étage.
Le maître maçon, Jacques Le Caron, se propose ensuite de terminer l’édifice en ajoutant un octogone de douze pieds de haut et une couronne surmontée d’un lion sur le faîtage. Sa construction est définitivement achevée en 1554.
3) L’hôtel de ville fut détruit en 1914 et reconstruit à l’identique par l’architecte Pierre Paquet
Pendant la Première Guerre mondiale, l’artillerie allemande a détruit l’hôtel de ville et le beffroi. Ce fut une grande perte pour la ville d’Arras. Heureusement, tout a été reconstruit après la guerre.
D’une part, le beffroi est rebâti à l’identique, mais avec une structure en béton armé suivant les plans de l’architecte en chef Pierre Paquet.
D’autre part, l’hôtel de ville a été reconstruit dans un style architectural du XIVe et XVe siècle pour la façade du côté de la Place des Héros. Pour la façade place de la Vacquerie, l’architecte en chef a opté pour un style classique.
4) Le décor de l’hôtel de ville est un mélange entre style gothique, flamand et art déco
L’hôtel de ville d’Arras est reconstruit dans des matériaux et des techniques de construction modernes. A l’intérieur, l’architecte Pierre Paquet a choisi de combiner plusieurs styles de décoration pour former un ensemble harmonieux et élégant, à savoir :
- Le style néo-gothique pour les voûtes d’arêtes de l’entrée
- Le style néo-Renaissance flamande pour la tapisserie marouflée de la salle de réception
- Le style Art déco pour l’escalier, les grilles en fer forgé et les bureaux des étages
5) Au sommet du beffroi se dresse le lion d’Arras, un emblème de la ville
Le lion d’Arras est un animal symbolique de la ville. Il domine le beffroi, mis en place sous Louis XIV, d’où le soleil dans la main du lion d’or.
D’une hauteur de deux mètres, c’est une réplique de l’original qui, lui, est exposé au Musée des beaux-arts d’Arras.
Créé en 1554, le premier lion fut réalisé en laiton et en plaques de cuivre martelé. Il réussit à subsister jusqu’aux travaux de réfection du beffroi en 1841 entraînant la pose d’un nouveau lion en fonte.
Malheureusement, tout comme l’hôtel de ville et le beffroi, ce félidé a aussi subit les bombardements lors de la Première Guerre mondiale. Détruit puis rénové, le lion actuel est en bronze doré, installé en 1932.
6) A chaque heure, des chansons folkloriques résonnent dans la cité !
Comme tous les autres beffrois du Nord-Pas-de-Calais, celui d’Arras possède un carillon de 37 cloches. Sa construction remonte au XVIIIe siècle en vue d’alerter les arrageois d’un éventuel incendie ou autres. En 1877, le beffroi accueille quatre cloches principales.
Les cloches résonnent grâce à un système de poulies et de cordes. Pour actionner le carillon, des sonneurs doivent frapper les cloches manuellement avec des marteaux créant ainsi de la musique.
Depuis 1830, les cloches du carillon d’Arras jouent des chansons folkloriques toutes les heures. Parmi les airs les plus populaires :
- A chaque heure : on entend « On ira voir la fête d’Arras » (Iras-ty vir el’ fête d’Arras en patois), c’est l’une des chansons préférées des Arrageois. Créée lors du premier festival d’Arras, cette chanson est inspirée d’un air folklorique datant du XVIe siècle.
- A chaque demi-heure : le carillon donne l’air de l’opéra de 1930 Fra Diavolo (Hôtellerie de Terracine) de Daniel-François Esprit-Auber
- A chaque quart d’heure : il joue un simple arpège
- Au trois quarts d’heure : il le joue trois fois
7) Un embrasement du beffroi clôture les Fêtes d’Arras tous les ans
Chaque année, en septembre, un grand spectacle pyrotechnique flamboyant se tient sur la place des Héros pour clore les fêtes d’Arras. A chaque fois, une nouvelle scénographie et thématique sont proposées en fonction de l’actualité de la ville.
A cette occasion, le beffroi s’embrase devant des milliers de spectateurs pendant qu’une voix-off raconte l’histoire d’Arras.
8) Monter au sommet du beffroi pour admirer les hauteurs de la ville
Pour atteindre le sommet du beffroi d’Arras, vous pouvez prendre l’ascenseur ou gravir une quarantaine de marches. Une fois là-haut, faites le plein de sensations vertigineuses en profitant d’une vue à 360° sur toute la ville et les alentours.
Vous pourrez admirer les 155 façades de style baroque flamand des places, voire même les sites de mémoire de la Première Guerre mondiale au loin.
C’est aussi l’occasion de prendre une grande bouffée d’air pur et de regarder de plus près les majestueux cadrans d’horloge.
9) Une scène du film « La Liste de mes envies » a été tournée au pied du beffroi d’Arras
Le saviez-vous ? La ville d’Arras fut choisie comme décor de cinéma pour le film avec Mathilde Seigner intitulé « La Liste de mes envies » (en 2014). En effet, difficile de ne pas craquer pour sa place des Héros, ses rues pavées, sa citadelle et son beffroi.
Une partie du film a d’ailleurs été tournée au pied de son beffroi.
10) Un programme de restauration du beffroi vient d’être autorisé, jusqu’en 2026 !
Après des rénovations d’il y a une vingtaine d’années, le beffroi d’Arras devrait bénéficier d’un coup de jeune au printemps 2023, du moins certaines parties.
Pour cause, un programme de restauration de 6 millions d’euros a été approuvé par le conseil municipal d’Arras. A commencer par la toiture pour des travaux d’une absolue nécessité, ce programme s’étalera jusqu’en 2026.