Prenez de la hauteur à la découverte des beffrois du Nord-Pas-de-Calais. Véritables symboles de puissance et de prospérité des villes au Moyen-Âge, ces tours font aujourd’hui la fierté des Pas-de-Calaisiens. Voici les 10 plus beaux beffrois de France.
Les beffrois font partie intégrante du patrimoine architectural du Nord-Pas-de-Calais.
Au-delà de leur beauté inégalable, ils racontent une histoire et rythment au quotidien la vie de millions d’habitants.
Surmontés d’un carillon et d’une pirouette, ils servaient au Moyen Âge de tours de guet pour alerter la population de probables attaques ennemis. Au fil du temps, ils sont devenus un symbole des libertés communales du Nord de la France.
Aujourd’hui, ces immenses tours abritent des cloches et conservent de véritables trésors qui valent le détour. On en compte une dizaine qui sont inscrits dans les Beffrois de Belgique et de France.
C’est justement dans l’optique de rappeler le passé historique de cette région que nous avons créé le collier pampille érigeant cœur et beffroi Nord-Pas-de-Calais.
1) Le beffroi de l'Hôtel de ville de Lille
Il s’agit du plus haut beffroi civil d’Europe, construit en 1932 à la suite de la destruction de l’ancien hôtel de ville lors de la Première Guerre mondiale. Avec 104 mètres de hauteur, cette tour est composée de briques rouges et de béton, façon pierre sculptée.
Son architecture est un mélange entre un style Art déco et un style traditionnel de la Renaissance flamande.
Ce beffroi de l’Hôtel de ville de Lille est aussi reconnaissable à ses pignons triangulaires et à son phare dont le faisceau est visible à plus de 30 km. Et de là-haut, vous profiterez d’un panorama exceptionnel sur la ville.
A la base de ce monument historique, vous pouvez admirer deux statues de Lydéric et Phinaert, des personnages emblématiques de la fondation de Lille.
2) Le beffroi de Dunkerque, ancien clocher de l'Eglise de Saint-Eloi
Construit vers 1440, le beffroi de Dunkerque est l’un des plus beaux du Nord de la France. Du haut de ces 58 mètres, il offre une vue à 360° sur toute la région. Il fait à la fois office de beffroi municipal, de clocher et d’amer.
C’est une tour carrée constituée de brique blonde répartie sur 6 étages dont l’accueil de l’Office de tourisme se trouve au rez-de-chaussée.
A l’origine, ce beffroi servait de clocher à l’église Saint-Eloi avant qu’un incendie en 1558 les sépare. Malgré la reconstruction de l’église vers 1560, la tour reste isolée par une partie des ruines de la première église.
Aujourd’hui inscrite dans la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, cette tour splendide abrite un carillon de 48 cloches datant de 1962, accessible par ascenseur.
Profitez de votre passage dans la ville de Dunkerque pour admirer son autre beffroi, celui de l’hôtel de ville. Il arbore un style architectural Renaissance flamand tout en briques rouges.
En savoir plus sur le beffroi de Dunkerque.
3) Le beffroi de Douai et son carillon
La ville de Douai possède aussi son beffroi d’une valeur historique inestimable. Implanté au centre du bâtiment de l’hôtel de ville, le beffroi de Douai vous emmène à l’époque du Moyen Âge à travers sa façade principale de style gothique.
D’ailleurs, on pouvait encore apercevoir les niches abritant les statues des comtes de Flandre qui furent détruites à la Révolution.
Commençons la visite de cet édifice au premier étage pour découvrir la salle des gardes et sa cheminée imposante. En poursuivant, vous tomberez sur la salle des sonneurs au deuxième étage qui renferme l’horloge automatique du carillon.
Au troisième niveau, il y a la chambre des cloches avec le carillon de 62 cloches. En empruntant un escalier en colimaçon, vous arriverez sur une terrasse offrant une vue imprenable sur l’ensemble de la ville.
Mis en place en 1391, le carillon du beffroi de Douai est LE plus important de France. Il fait sonner une ritournelle chaque quart d’heure et des concerts y sont organisés tous les samedis (hors période scolaire).
En savoir plus sur le beffroi de Douai.
4) Le beffroi d’Arras
De passage à Arras dans le Nord de la France, monter le beffroi est un must ! On dit que c’est une porte sur le ciel du haut de ses 75 mètres et avec son architecture gothique flamboyante. Le beffroi d’Arras se présente sous la forme d’une tour octogonale avec un soubassement carré.
Sa construction remonte au XVe siècle suivant les plans de Jacques le Caron. Selon un document de 1463, il fut érigé à l’emplacement de la halle aux cuirs. Après avoir été détruite, cette tour a été reconstruit deux fois à l’identique.
Au Moyen-Âge, le beffroi servait à des fins militaires, sa cloche d’alarme sonnait à chaque ouverture et fermeture des portes de la ville.
Inscrit au patrimoine de l’UNESCO, il est accolé à l’hôtel de ville, reconnaissable au lion doré qui le surplombe.
Elu le monument préféré des France en 2015, le beffroi d’Arras renferme un carillon de 40 cloches. Au sommet, profitez d’un panorama spectaculaire sur Arras et les environs. Il accueille aussi chaque année un spectacle pyrotechnique qui replonge dans l’histoire de la ville.
En savoir plus sur le beffroi d’Arras.
5) Le beffroi de Béthune sur la Grand-Place, quels sont ses nombreux rôles ?
Le beffroi de Béthune symbolise l’histoire médiévale et contemporaine de la ville. Il incarne notamment les franchises communales de Béthune ainsi que les libertés coutumières accordées aux bourgeois par les comtes d’Artois.
Situé au centre de la Grand-Place, il jouit d’un emplacement stratégique ce qui en fait un point d’observation idéal pour prévenir du danger. Le beffroi de Béthune est aussi le clocher des marchands qui démontre l’importance et la puissance du marché local.
Le premier beffroi de Béthune était en bois, construit en 1346. Après avoir été détruit dans un incendie, il est reconstruit en 1388, tout en grès, pour plus de robustesse. Vient s’ajouter en 1437 un troisième niveau puis un carillon de 6 cloches en 1546.
En 1664, la Halle aux draps entourant le monument fut brûlée dans un incendie. Celle-ci a donc été totalement rasée laissant le beffroi seul et isolé au centre de la Grand-Place.
Lors des bombardements de 1918, le beffroi de Béthune fut touché. Il a perdu le haut de sa tour et ses murs en grès sont fissurés.
Il a fallu attendre en 1921 pour la nouvelle reconstruction de l’édifice sous l’autorité de Paul Degez à commencer par la réfection de la toiture et du campanile puis de la réfection des façades en 1923.
Cette tour de 33 mètres n’avait à l’origine qu’une seule cloche d’alarme. Aujourd’hui, son organe musical s’est étoffé jusqu’à atteindre le nombre de 35 cloches.
6) Le beffroi de Bailleul
D’une hauteur de 62 mètres, le beffroi de Bailleul est une tour de briques jaunes, arborant un style néo-renaissance flamande. La tour était à l’origine en bois utilisée comme tour de guet.
Au XIIIe siècle, le beffroi était bâti en pierre dont la salle gothique est la seule rescapée actuellement.
Cet édifice fut détruit à plusieurs reprises, mais reconstruit à chaque fois. Sa dernière réhabilitation remonte en 1932 par Louis Marie Cordonnier à la suite de la Première Guerre mondiale.
La visite du beffroi de Bailleul se fait en plusieurs étapes :
- La salle gothique : anciennement la salle des gardes, elle conserve encore les clés de voûte qui représentent les armes de Bailleul et le lion des Flandres.
- La salle d’exposition : plus haut, retrouvez des cartes postales qui rappellent la destruction quasi-totale de la ville lors de la Première Guerre mondiale.
- La salle des horloges : elle abrite le mécanisme original du carillon
Une montée d’escalier vous emmène ensuite au chemin de ronde pour profiter d’une vue agréable sur les Monts de Flandre.
Vous pouvez aussi admirer son clocher à bulbe surmonté par la légendaire sirène Mélusine, un véritable symbole de protection de Bailleul.
7) Le beffroi de Bergues, à quoi sert-il ?
Dès votre arrivée à Bergues, vous serez accueillis par le son du carillon de son beffroi, certainement l’un des plus populaires de la région.
Son carillon de 50 cloches sonne chaque lundi pour le marché local et pour d’autres festivités.
Un mariage entre style flamand et gothique, le beffroi de Bergues est reconnaissable à sa girouette en forme de lion. D’une hauteur de 47 mètres, il est devenu célèbre grâce au film culte de Dany Boon « Bienvenue chez les Ch’tis ».
Erigée au XIIIe siècle, cette tour a été détruite et reconstruite à plusieurs reprises au cours de son histoire. La première reconstruction remonte au XIVe siècle après l’invasion française de 1383, une deuxième au XVIe siècle et à nouveau au XIXe siècle.
Au fil des siècles, le beffroi de Bergues a joué plusieurs rôles : comme porte de la ville, tour de guet (jusqu’en 1914), comme Hôtel de ville (jusqu’en 1586) et comme tour de cloches (jusqu’à ce jour).
Ce monument incontournable de la ville se visite toute l’année, par groupes de 19 personnes. Les visites guidées sont aussi possibles, mais sur réservation préalable.
8) Le beffroi de Boulogne-sur-Mer
Visiter Boulogne-sur-Mer sans s’arrêter devant son beffroi, c’est inconcevable ! D’une hauteur de 37 mètres, ce monument est le plus vieux de la ville fortifiée, devenu un symbole de l’Ancien Régime. Le beffroi de Boulogne-sur-Mer se reconnaît par sa tour romane carrée surmontée d’un étage octogonal.
Sa construction a débuté au XIIe siècle et s’est terminée au XVIIIe siècle, attribuée à Renaud de Dammartin, comte de Boulogne. A l’origine, il était un donjon roman, cédé à la ville par Philippe Hurepel, successeur de Renaud.
Dotée de libertés communales en 1203, la ville de Boulogne-sur-Mer transforme ensuite le donjon en un beffroi. Il servait alors de tour de guet : un guetteur restait à son sommet jusqu’en 1922 pour observer les bateaux ennemis et pour alerter en cas de danger.
Aujourd’hui, le beffroi rythme la vie des habitants grâce à ses cloches. Depuis son chemin de ronde, une vue panoramique vous est offerte sur toute la ville.
9) Le beffroi d'Aire-sur-la-Lys
Le beffroi de l’Aire-sur-la-Lys est une tour carrée de 58,47 mètres de haut, dans un style baroque. Ce monument de 7 étages dispose d’un carillon de 14 cloches.
Au cours de son histoire, ce monument a connu des moments difficiles. Le premier cloquier (ancêtre du beffroi) a vu le jour en 1179 puis détruit à la suite d’un incendie en 1372 et 1405.
En 1447, le beffroi est reconstruit en pierre et en brique. Il s’effondre ensuite de vétusté avant d’être reconstruit à nouveau en 1716.
Par la suite, un incendie en 1914 a endommagé une partie du beffroi (notamment le campanile et les éléments intérieurs en bois). Il se voit restauré à l’identique en 1923 selon les plans du béthunois Jacques Alleman.
Le beffroi de l’Aire-sur-la-Lys a occupé nombreuses fonctions :
- La sentinelle de la cité qui donne l’alerte en cas d’incendies ou d’attaques ennemis
- Le lieu de réunion des échevins
- Un prison : les chartes et le trésor sont stockés dans des coffres.
10) Le beffroi de Calais
En plus de son rôle symbolique très fort, le beffroi de Calais apporte du volume et de la hauteur aux paysages de la ville.
C’est même l’un des plus hauts beffrois de la région avec sa hauteur de 75 mètres. Il offre un surprenant panorama sur la ville et ses environs.
Son histoire a commencé en 1885 à la suite de la fusion des villes de Calais et Saint-Pierre ce qui a conduit à la construction d’un nouvel hôtel de ville. Mais les travaux ont véritablement débuté en 1911 et se sont achevés en 1923.
Doté de clochetons et recouvert d’ardoises, son sommet est accessible via un ascenseur, de quoi permettre aux personnes à mobilité réduite de profiter de la vue.
Le beffroi de Calais se caractérise par sa tour carrée de brique rouge et son architecture mêlant styles flamand et Renaissance. Il est rattaché à l’extrémité de la façade nord de l’Hôtel de ville par une arche.
Il est situé place du Soldat Inconnu, ouvert à la visite du mardi au dimanche.