Anubis est le dieu égyptien à tête de chien ou de chacal, considéré comme le Seigneur des nécropoles et le guide des âmes. Fils d'Osiris et de Nephtys, cette divinité est l'une des plus importantes du panthéon égyptien. Découvrez qui est Anubis, dieu de quoi et pourquoi l'invoquer.
Anubis est le dieu égyptien des morts, des nécropoles et de l’embaumement. Il a occupé une place centrale dans les pratiques funéraires des anciens Egyptiens.
Les Egyptiens croyaient que le dieu Anubis avait un pouvoir immense sur leur vie après la mort.
Passionnés de mythes égyptiens ? On vous invite à découvrir les différents aspects d’Anubis, le plus célèbre des dieux égyptiens.
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À la découverte du mythe d’Anubis (Anpu en égyptien)
Selon la légende la plus connue décrite par le grec Plutarque, Anubis est le fils illégitime du dieu Osiris et de sa belle-sœur, la déesse Nephtys.
L’histoire raconte qu’un soir, Nephtys se serait déguisée en sa sœur Isis pour séduire Osiris, car elle détestait son mari Seth. Bien qu’elle soit stérile, Osiris tomba enceinte cette nuit-là. Et de cette union naquit l’enfant Anubis.
Craignant la colère de Seth, Nephtys abandonna l’enfant en plein désert. Heureusement, sa tante Isis apprit son existence et partit à sa recherche. La déesse finit par le retrouver et l’éleva avec beaucoup d’amour.
Pour la remercier, Anubis devient le fidèle protecteur d’Isis. C’est d’ailleurs lui qui reconstitue le corps d’Osiris, découpé en 14 morceaux par Seth. On raconte que c’est à partir de-là qu’il parvient à mettre au point la technique de la momification.
Une autre théorie retrace l’origine d’Anubis à la première période intermédiaire (vers 2181-2055 avant J-C). Il était alors représenté comme le fils du dieu solaire Râ, de la déesse-vache Hésat ou encore de la déesse Bastet.
Quels sont les symboles et représentations animales d'Anubis ?
La représentation la plus commune d’Anubis est celle d’un homme avec une tête de canidé noir couché sur une chapelle ou avec une tête de chacal, arborant des oreilles pointues et une longue queue.
Sa peau noire rappelle la couleur des momies après le processus de l’embaumement. Cette couleur symbolise également la métamorphose des défunts dans le sol.
Mais le noir fait aussi penser à la couleur du limon déposé par le Nil durant l’inondation, synonyme d’une récolte abondante.
La représentation d’Anubis comme un chacal remonte probablement à la période prédynastique de l’Egypte antique (vers 6000 à 3150 avant J-C) lorsque les citoyens les plus pauvres étaient enterrés dans des tombes peu profondes.
Considérés comme de vrais charognards, les chiens sauvages et les chacals profanaient ces tombes pour manger les corps récemment enterrés.
Une situation préoccupante pour les anciens Egyptiens qui craignaient que cette profanation empêchât les défunts d’accéder à la vie éternelle.
Pour se rassurer, le peuple égyptien a pensé à une divinité canine super puissante pour protéger les tombes contre ces chiens sauvages.
Mais au-delà de sa représentation physique, Anubis est aussi associé à des symboles significatifs incorporés dans les statues et amulettes à l’effigie de ce dieu égyptien. On peut citer l’ankh (symbole de la vie éternelle) et le fléau (qui représente le pouvoir de purification).
Quel est le rôle de l'egyptian god Anubis ?
Anubis est le dieu funéraire par excellence dans l’Ancien Empire, comme le confirment les formules d’offrandes funéraires et les souhaits de survie qui lui sont adressés.
À la fin de cette période, il est remplacé par Osiris, devenu populaire en tant que dieu des morts. Anubis est ainsi relégué à un rôle d’aide, de « bras droit » d’Osiris, chargé d’introduire les défunts auprès du dieu juge.
Il continue d’occuper ce rôle majeur à l’époque gréco-romaine. C’est pourquoi, il est parfois représenté avec un collier au cou lorsqu’il prend l’apparence d’un chien assis ou avec une clé à dent quand il prend la forme d’un homme debout à tête de chien.
Parmi les principales fonctions occupées par le dieu Anubis, il y a :
1) Anubis, le superviseur des rituels de momification
Le dieu Anubis est aussi le « créateur de momies ». Il est aussi appelé « celui-qui-préside-l-Antichambre-des-Dieux ».
L’Antichambre désigne l’endroit où était pratiqué l’embaumement ou encore la chambre funéraire du dernier pharaon d’Egypte décédé.
Dans le mythe d’Osiris, Anubis est le dieu qui a réalisé le premier embaumement sur le corps de son père Osiris.
Pour le récompenser, les organes d’Osiris ont été offerts à Anubis faisant de lui le maître des embaumeurs. Depuis, les embaumeurs égyptiens avaient pour tradition de porter des masques de loup.
En tant que chef et protecteur des embaumeurs, Anubis avait également pour mission de remettre les organes dans le corps de chaque défunt après que les embaumeurs les aient mis dans les vases canopes.
Ce rituel de momification permet au défunt de retrouver son unité dans l’au-delà.
2) Le protecteur des tombeaux
Dès la première dynastie, Anubis était aussi le protecteur des tombes et des cimetières sur lesquels étaient gravées des inscriptions et des prières adressées à ce dieu égyptien afin qu’il accompagne l’âme du défunt dans l’Au-delà.
À ce titre, ce dieu à tête de chacal était chargé de protéger le corps physique des morts contre les voleurs et les bandits.
Dans les textes égyptiens, plusieurs noms qui lui sont attachés permettent de confirmer son rôle protecteur de tombes tels que :
- « Khenty-imentiu, le premier des Occidentaux » : fait référence à sa fonction de protecteur des morts appelés « les Occidentaux », car ils étaient enterrés sur la rive ouest du Nil.
- « Tepy-dju-ef, celui qui est au-dessus de sa montagne » (celui qui veille sur toutes les tombes d’en haut)
- « Seigneur de la terre sacrée » : qui fait d’Anubis le dieu de la nécropole du désert.
3) Le guide des âmes vers l'au-delà et le gardien de la balance
En sa qualité de dieu des morts, Anubis est chargé d’accueillir chaque défunt dans le monde souterrain, comme l’attestent les Textes des pyramides. C’est lui qui les guide ensuite pour leur passage du monde des vivants vers l’au-delà.
Son rôle est qualifié de « psychopompe » signifiant « guide des âmes » par les écrivains grecs de la période romaine (environ 300-100 avant J-C). Cela lui a valu d’être assimilé au dieu Hermès qui était aussi Psychopompe dans la religion grecque.
Enfin, le dernier rôle funéraire d’Anubis est celui de gardien de la balance. Il préside la cérémonie de la « pesée du cœur » visant à définir le sort de l’âme du défunt dans l’au-delà.
Cette cérémonie se déroule après l’étape de momification du corps physique d’un défunt.
Dans la mythologie égyptienne, le cœur était le lieu dans lequel sont conservées les émotions, la volonté et la moralité de chaque individu. Alors, pour qu’une personne soit digne d’entrer dans le royaume des morts, son cœur doit être pur et bon.
Lors de la cérémonie, Anubis avait pour mission de peser le cœur du décédé par rapport à la plume d’autruche de Maât, la déesse de la justice et de la vérité.
Si la balance penchait du côté du cœur, l’âme du défunt est immédiatement dévorée par le démon féminin Ammit. Par contre, si le cœur est plus léger que la plume, l’âme pouvait continuer le voyage pour rejoindre Osiris qui le conduisait vers le « Bel Occident ».
Le culte d’Anubis
Le culte d’Anubis débute dès le XXXIIe siècle. Il est particulièrement célébré dans la ville de Cynopolis, en Haute-Egypte, baptisée « la ville du chien » en grec.
Rapidement, le culte d’Anubis se diffuse dans les nécropoles d’Abydos et de Saqqara. De nombreux sanctuaires et chapelles étaient consacrés au dieu dans toutes les régions du pays. La plus connue est la chapelle d’Anubis dans le temple d’Hatshepsut à Deir el-Bahari.
Anubis jouissait d’une grande popularité auprès des Egyptiens et même auprès des gens d’autres cultures car, il donnait de l’espoir et surtout la garantie que le corps serait respecté après leur mort et que leur âme serait jugée de manière impartiale.
Même des milliers d’années après la fin de l’Egypte ancienne, Anubis continue de captiver les esprits et d’exercer son influence dans le milieu du cinéma, la littérature, la mode, l’art moderne et des jeux vidéo.
Depuis les XXe et XXIe siècles, il est souvent représenté comme un personnage puissant et mystique à travers des tatouages et diverses œuvres d’art contemporaines.
Les artistes le dépeignent comme un sinistre dieu des morts ce qui l’éloigne de son rôle bienveillant de protecteur de tombes.